| | Avis sur La Fin d'une ère | |
| | Auteur | Message |
---|
Raven
Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2013
| Sujet: Avis sur La Fin d'une ère Lun 4 Mar - 20:13 | |
| Tout d'abord merci de m'avoir lu, j'en suis très heureux. Si vous souhaitez poster un avis, vous êtes au bon endroit! *pluie de confettis* J'attend avec impatience vos impressions ^^ Cette entrée en matière est vraiment pourrie, mais je manque cruellement de personnalité ce soir... Roman : Ici | |
| | | Sinbad
Messages : 41 Date d'inscription : 21/01/2013 Localisation : Sous des livres
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Lun 4 Mar - 20:19 | |
| Est-il possible de faire mieux que quelque chose de parfait ? Voilà la première chose que je me suis demandé quand j’ai lu La fin d’une ère. J’étais déjà surprise du niveau de langue, l’art de nous plonger dans ce monde si beau (et rencontrer les personnages si merveilleux…Akira *^*) Et voilà que je vois que tu réécris La fin d’une ère, donc la réponse à ma question : Oui, je peux voir quelque chose de plus que parfait ! (Oui, mauvais jeu de mot, je sais)Transitiiiiiiion~ Dès le début, nous voilà plongé dans l‘univers sombre et inquiétant qu’est la nuit. Les premiers paragraphes sont juste magnifiquement bien écris. On n’est pas plongé directement dans l’action, on contourne, on effleure et on voit ce que voient les gardes et les habitants. Puis, la description de la ville et du palais. Où on a l’impression de le survoler (Où se situe la chambre d’Akira dedans ? *^*) Nous voilà en compagnie de gardes, je trouve très bien cette façon de nous plonger dans l’histoire de cette façon, on attend avec eux que quelque chose se passe. Et voilà, une ombre, la tension monte pour les lecteurs, on sait qu’il va se passer quelque chose mais on ne peut qu’attendre et voilà ! Le feu ! Le rythme s’accélère, on est pris dans l’action. Mais surtout, la description du feu, de l’incendie, je trouve ça tellement beau et plaisant à lire *^* Et là, il arrive, magnifique description qui montre les côtés les plus sombres d’une façon si élégante. Tous cela forme un engrenage d’évènement qui s’accumulent avec une parfaite logique, moins rapide que la première version, tu fais durer l’action (à mon plus grand bonheur) et tu as multipliés les descriptions. (J’adore ta façon de décrire *^*). Tout ça pour dire que tu as un très bon talent, je ne suis qu’un novice dans la matière quand je vois ton travail. Tu sais transporter les lecteurs dans ton monde dès la première phrase et il nous est impossible de faire marche arrière car on est vite pris au jeu et on devient vite impatient de vouloir lire la suite. Pardon, ce commentaire ne t'aide en rien... C'est par ce que je n'ai aucune critique à faire... Oui, je sais... Je suis un mauvais maître plume =.= | |
| | | Raven
Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2013
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Lun 4 Mar - 21:01 | |
| Merci beaucoup d'avoir pris le temps de commenter ^^. Je suis très touché par tes compliments, ils me vont droit au coeur.
Le prologue a vraiment subi une grosse modification car ce que j'avais posté auparavant sur mon blog... hem... comment dire? Ne ressemblait pas vraiment à un prologue. C'était un mélange bizarre de pseudo prologue et de chapitre et en relisant je me suis dit: "Quoi? o.O qu'est-ce que j'avais dans la tête quand j'ai écrit ça?". C'est vrai que la première description était vraiment trèèèès courte. C'était le Drive de la description. J'essaye d'en ajouter beaucoup plus car je me rends compte qu'il n'y en avait vraiment pas assez.
Encore merci pour ton avis ! Et ne dis pas que tu es un mauvais maître-plume, non mais.
PS: la chambre d'Akira... Attends, j'ai le plan du palais tatoué sur le pied! /MUR/ | |
| | | Sklaërenn
Messages : 66 Date d'inscription : 01/06/2013 Age : 30 Localisation : Et si je vous disais que je reviens du monde astrale ?
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Dim 23 Juin - 21:32 | |
| - prologue:
- Citation :
PROLOGUE
C’était un soir comme les autres. Le vent déversait son souffle glacial à travers l’encre de la nuit, les arbres aux sombres silhouettes bruissaient dans un murmure apaisant, et les remparts de la cité s’élevaient fièrement parmi les ombres. Le bruit d’un pas foulant les pierres massives, prêt des tours de guet, venait parfois rompre le silence planant au-dessus des murs, et perçait alors la voix d’un garde à l’armure rutilante, la surface argentée du plastron miroitant sous l’éclairage de la lune.
Oui, c’était un soir comme un autre. A (À, pour le faire il faut utiliser alt + 0192 )la seule différence que les ténèbres semblaient s’épaissir un peu plus, telle un longue veillée d’hiver, lorsque le feu crépitant sur les flambeaux qui éclairaient les remparts, créait de multiples ombres//répétition d'ombres peut être aurait tu un synonyme,sinon je conçois que ce soit dure de changer ^^ // sur les vieilles pierres grises, chimères s’étirant prêtes à avaler de leur gueule noire la moindre parcelle de lumière. De leurs yeux sombres remplis de cauchemars, les ténèbres//répétition de ténèbres, si tu arrive à trouve un bon synonyme, ça serait bien // vous fixaient silencieusement dans un temps qui s’écoulait si lentement que le jour vous semblait tarder à poindre, bien plus que d’ordinaire. C’était l’une de ces longues nuits, celles où l’on se disait que tout pouvait arriver et(virgule) que maigres étaient les protections contre la peur du noir. Indéniablement l’une de ces nuits où l’on n’avait pas envie d’être seul. Seul face à de terribles pressentiments.
Le visage tourné vers la lune, à peine masquée par les nuages, les gardes puisaient quelque réconfort dans la contemplation de l’astre. Leur lassitude se lisait sur leurs traits, fatigués par ces nuits entières à veiller sur la cité royale, empêchant quiconque souhaiterait pénétrer en ces murs sans y être autorisé. Les solides remparts séparaient le domaine du roi, du peuple qui vivait de l’autre côté du mur, dans la capitale, Mille-Rivières. La ville devait son nom aux nombreux cours d’eau qui la traversait, faisant de ses terres une contrée fertile, propice à la vie. L’agriculture avait toujours été le grand domaine de Kô… après l’art de la guerre.
Des remparts, l’on pouvait apercevoir la ville endormie, baignée par la faible lueur de la lune. De l’autre côté se trouvait la cité royale, l’antre de la famille royale et des hauts fonctionnaires, des généraux. Le palais se découpait au milieu des riches demeures et des allées somptueuses. Sa silhouette toute en majesté surplombait la cité, et même des quartiers pauvres de la ville, nul ne pouvait échapper à son regard. La clarté des étoiles illuminaient doucement ses murs blancs et lisses, tandis que ses sombres toitures se fondaient dans la nuit. Haut de plusieurs étages, il ressemblait à un temple harmonieux, protégé derrière ses murs étroitement surveillés. Mais ce soir là, même la vision du palais, symbole de la puissance royale, ne suffisait à rassurer les gardes qui veillaient sur les remparts. Le vin avait une saveur âcre dans leur bouche, un arrière-goût de malheur sur leurs lèvres.
Les plumes du corbeau aux ailes déployées, emblème du royaume de Kô, renfermaient cette nuit de sinistres présages. La discorde avait distillé son venin, semé aux quatre vents son sable dangereux. Et il était l’heure de récolter la tempête.
Accoudé contre le mur de pierre grise et brute de la tour de guet, Atsurō Hasegawa cligna successivement des yeux, alors que ses mains commençaient à glisser sur sa lance, tâchant vainement de ne pas s’endormir. S’ébrouant(virgule) il posa son arme contre les remparts, enlevant son casque dans lequel il se sentait engoncé. Sa tête lui semblait lourde, et les bourdonnements agaçants qui lui vrillaient les oreilles le mettaient sur les nerfs. Ses cheveux sombres, de la même couleur que ses yeux, volaient dans le vent, dégageant son front barré d’un pli. La trentaine, mâchoire carrée et épaules robustes, Atsurō servait dans la garde depuis une bonne quinzaine d’année. Une nuit comme celle-là, il en avait peu connu. Inconsciemment, il adressa aux dieux une prière silencieuse, pour que le jour se lève enfin. De la même manière, sa main se posa machinalement sur son plastron, là où se trouvait frappé en argent le corbeau de Kô.
Un bâillement à peine étouffé lui répondit, quelques mètres plus loin, et la silhouette de Reon apparut. Les joues creuses et le menton fier, Reon était devenu le frère d’arme d’Atsurō quelques mois plus tôt. Avant, il faisait partie de la garde du palais. Se retrouver assigné aux remparts avait quelque peu dégradé son humeur et d’aussi loin que se souvienne Atsurō, il ne l’avait jamais vu sourire. Ce soir là, il le comprenait.
_ Foutu nuit ! S’exclama Reon en débouchant une gourde remplie de vin.
Il but avidement avant de s’essuyer la bouche d’un revers du bras. Atsurō hocha simplement la tête, le regard perdu sur les toits inclinés des maisons.
_ C’est calme ce soir, déclara t-il au bout d’un moment.
Le garde ne savait pas vraiment quoi dire, mais sans qu’il sût pourquoi cela lui prenait maintenant, il avait besoin de parler.
_ Trop calme, répondit Reon d’une voix sombre.
_ Avec l’agitation qui a régné sur la cité ces derniers mois, ce n’est guère étonnant que tout nous paraisse tout d’un coup très calme, non ?
Sa voix trahissait son manque d’assurance. Elle sonnait faux, même à ses propres oreilles. Reon tourna la tête vers son compagnon d’armes. Il resta un moment dans le silence, et lorsqu’il jugea bon de parler de nouveau, ce fut sur un ton sans conviction :
_ Sans doute… Les temps changent. Mais je ne pourrais dire vers quoi nous allons. Je ne saurais juger si c’est en bien ou en mal.
Le regard d’Atsurō se perdit sur les hauteurs de la tour de guet, où flottait dans le vent glacial de la nuit l’étendard sombre de Kô.
-J’espère que les ailes du corbeau ne se terniront jamais. Les Kurohana risquent de régner encore un moment. Les dieux l’ont voulu ainsi.
Reon acquiesça brièvement, ses yeux hantés par l’amertume se posèrent en bas des remparts. Il laissa un moment son regard se promener sur l’herbe, avant qu’une forme sombre n’attire son attention. Il ne l’avait pas remarqué au premier abord, tant elle se confondait avec la noirceur de la nuit. Mais à présent qu’il y faisait plus attention, il ne voyait plus qu’elle. Plissant les yeux, afin de l’identifier, il resta un certain temps rivé à la forme indéfinissable, juste avant que celle-ci ne s’anime d’un seul coup. Un tic agita le coin de ses lèvres et il se rejeta brusquement en arrière.
Atsurō se redressa, ayant perçu la tension soudaine de son comparse.
-Qui y a-t-il ?
Reon se tourna vers lui, le visage animé par le doute et la confusion.
-Je… Je crois avoir vu quelque chose… Mais je ne suis pas sûr.
Atsurō fronça les sourcils, alarmé, peut-être même plus qu’il ne devrait l’être. Après tout, la nuit créait toute sorte de chimères. Il n’était pas rare que les ombres se meuvent sous nos yeux, nous donnant l’illusion de voir des formes animées qui n’étaient que le fruit de notre imagination. Le garde se pencha légèrement aux côtés de son ami, observant le calme déprimant des lieux. En bas, le chemin conduisant à la porte des remparts courait en une large ligne droite, passant à côté de l’herbe dont les brins se courbaient légèrement sous le souffle du vent. Mais il n’y avait rien. Rien, si ce n’étaient des ombres, avançant furtivement, se coulant dans le moindre recoin sombre qui pourrait les tenir écartées de l’œil des gardes. Mais les deux penchés au rempart ne virent rien, car ils regardaient du mauvais côté. Elles avaient déjà passé la porte, pénétrant dans la cité à la vitesse de l’encre coulant sur du papier.
Les gardes restèrent un moment perdus dans la contemplation du calme effrayant de la nuit, jusqu’à ce qu’Atsurō s’arrache à cette vision pour se tourner cette fois-ci vers le palais, de l’autre côté des remparts. Un bruit l’avait alarmé. Un crépitement lointain. Ses yeux s’agrandirent alors devant le rougeoiement qui venait crever le ciel nocturne, et l’épaisse fumée grandissant de plus en plus, prête à avaler les étoiles.
-Le feu… Le feu !! Sonne l’alerte !!
Reon se tourna brusquement, abasourdie lui aussi en contemplant le départ d’incendie, près des écuries. S’ils ne faisaient rien maintenant, la cité royale pourrait bien se transformer en véritable brasier. La terreur des habitants ne tarda pas à se faire entendre, l’agitation allait vite semer le désordre. Ils allaient avoir besoin d’aide. Et vite.
Sans attendre une minute de plus, Reon courut vers la tour, faisant sonner la cloche, perchée au sommet. Le tintement sonore retentit, de plus en plus fort, résonnant dans la cité royale et aux alentours. Le garde y mit toute sa force, tandis qu’Atsurō courait le long des remparts, rameutant tous les soldats qu’il pourrait trouver en chemin. En bas des remparts s’agglutinaient des troupes de gardes, s’équipant de seau placés bout portant de longues barres en bois. Les plaçant sur leurs épaules, ils quittèrent leur poste sans se poser de question, tentant de ne pas céder à la peur et à la précipitation qu’elle pouvait engendrer. Ils devaient éteindre cet incendie.
De loin, il leur avait paru immense. De près, il leur semblait insurmontable.
Là, au cœur de la tourmente, une odeur suffocante emplissait la ville, grandissant un peu plus à chaque minute comme si elle voulait engloutir le domaine tout entier de son brasier violent. Des cris de terreur s’élevaient, déchirant le ciel rougeoyant chargé de cendres, poussières noires dispersées dans le vent infernal et brûlant. Un air quasiment irrespirable planait sur les lieux dévastés par l’incendie et la vie se consumait peu à peu dans une lente agonie digne d’un terrible châtiment divin. Le monstre ardent brûlait la terre et sa silhouette mouvante et difforme emplissait l’air. Quiconque s’approchait de sa peau incandescente ne voyait plus qu’en sa chair une plaie abominable, conduisant tout droit vers une mort certaine et douloureuse.
Oui, cet incendie était des plus ravageurs et il prenait peu à peu des allures de manifestation de la colère des dieux. Et ceux qui tentaient de fuir la cité royale se demandaient bien, dans leur course effrénée pour le salut, ce qui avait bien fâcher à ce point leurs divinités pour déchaîner un tel cataclysme. Il suffisait de porter son regard un peu partout aux alentours pour comprendre leur désarroi et leur peur. La fumée piquait les yeux et empêchait de distinguer quoi que ce soit, la chaleur insoutenable s’infiltrait dans les poumons, collant vêtements et cheveux à une peau rougie par la proximité du feu.
Les flammes jaillissaient des toits au cœur de la cité royale, enfer écarlate et nauséabond, et au milieu de ce tourbillon de volutes flambantes se tenait une silhouette, immobile et insensible à la tourmente. Dénué d’émotion, la peau noircie par les cendres et le regard aussi flamboyant que l’incendie, il avait visage du démon. Pourtant, il n’était ni le diable, ni aucun esprit malin venu tourmenter les humains ; non c’était un homme. Ses cheveux noirs de jais dansaient en longues mèches folles sur son visage imperturbable, le feu créant des ombres sur cette peau froide, redessinant la finesse des traits pour en accentuer l’expression dure. Glacial comme la mort, il semblait presque irréel au milieu du brasier qui assaillait la végétation de toute part. Mais le plus surprenant émanait de ses deux yeux d’acier, des prunelles de la même couleur que la plus tranchante des lames. Un feu sombre et une froideur mortelle s’y coulaient, tel un sabre battu au fer que l’on laisse ensuite reposer afin qu’il devienne l’acier le plus pur… et le plus dangereux.
Sa silhouette toute en armure se dessinait au milieu du carnage, incarnation d’un dieu de vengeance. Il fit un pas, le regard rivé sur les murs du palais. Les longs doigts blancs de ses mains calleuses se refermèrent sur le masque de démon qu’il tenait, et il le plaça sur son visage sans plus de cérémonie. Devenu un monstre sans âme, il se dirigea vers la porte du palais, les yeux rivés vers les hauteurs de la bâtisse royale, ses pas mordant la poussière au sol avec une férocité guerrière. La lumière rougeoyante des flammes fit briller à sa ceinture le manche ciselé d’un katana…
Alors, la rien à redire, je rejoins l'avis de Sinbad, tu nous entraîne dans ton récit et, une fois dedans, on ne peut plus en sortir. J'aime ! Ton écriture est fluide, ce qui est agréable . Tu as du vocabulaire et tu sais t'en servir, cela se voit. J'ai hâte de me mettre à lire la suite ^^. | |
| | | Raven
Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2013
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Mar 25 Juin - 14:48 | |
| Merci beaucoup pour ton avis Sklaërenn, et pour avoir pris le temps de regarder ces petits détails qui m'ont malheureusement échappé. J'en prends bonne note et j'espère que la suite te plaira ^^ | |
| | | Sklaërenn
Messages : 66 Date d'inscription : 01/06/2013 Age : 30 Localisation : Et si je vous disais que je reviens du monde astrale ?
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Jeu 4 Juil - 17:20 | |
| Coucou, me voila hihi~ - Chapitre 1:
- Citation :
CHAPITRE 1 : Prélude à la discorde
Quelques mois avant l'incendie...
Le vent bruissait calmement parmi les cerisiers en fleurs, les doux pétales s’envolant(s'envolait ? Ça enlèverait ce -an- dont nous avons tant de mal à nous débarrasser ) dans le ciel d’azur, juste au-dessus de l’imposante porte du temple. On racontait que le jardin qui l’entourait surpassait tous les autres en termes de beauté et de quiétude. Verdoyant, fleuri, il y planait une douce odeur boisée et fraîche, et de l’étang peuplé de nénuphars(virgule) se propageait le son reposant du clapotis de l’eau,(À supprimer) sous un pont de bois peint en rouge. Le tronc noueux et sombre des arbres rappelait la couleur de la toiture aux pans inclinés du bâtiment religieux, une teinte brute, un brin austère, rehaussée par l’éclat chaleureux des poutres en bois vermillon. Deux statues gardaient le temple, deux corbeaux à la mine lugubre, leurs ailes se déployant telle une menace visible, depuis le sentier grimpant jusqu’à la porte principale. La première statue levait son bec vers le ciel, ouvert comme pour émettre un cri de guerre, tandis que la seconde baissait humblement sa tête, dardant ses yeux sur les visiteurs venus méditer.
Par delà ces murs, on pouvait apercevoir le prestigieux château, sa silhouette toute en majesté et en puissance perçant la fine brume matinale de Mille-Rivière. Il semblait surgir d’une vague laiteuse, élevant vers le ciel ses murs blancs, hauts de plusieurs étages. Véritable château de bois et de pierre, il surplombait la cité royale, et à son sommet la vue devait englober une grande partie de la capitale, de la muraille qui le protégeait de l’extérieur jusqu’aux toits des maisons en pleine ville. Perché en hauteur par rapport au reste de la cité, des ruisseaux glissaient le long des roches mousseuses pour se jeter dans l’eau du lac qui le bordait, créant de multiples cascades. La fine couche de brouillard lui conférait à cet instant une aura mystique, tels les demeures fantastiques des contes. Il paraissait avoir été édifié par un magicien, à l’écart de l’agitation de la ville, cerné par des remparts à peine visibles sous le voile blanc de la brume.
De sa situation légèrement en hauteur, le temple, tel un belvédère tout aussi mystérieux, permettait de contempler cette vision fascinante qu’offrait le matin blanc de la fraîche saison. Une couleur douce venait égayer ce petit coin de calme, véritable paradis pour ceux qui cherchaient le repos et la méditation.
Au-delà des marches en pierre s’ouvraient les battants de la porte du hall, laissant entrevoir une multitude de bougies allumées et de prières retranscrites sur des morceaux de papier. L’intérieur tout en bois sombre présentait un aspect à la fois lugubre et sacré, que les flammes vacillantes des bougies ne venaient troubler, leur lumière éclairant faiblement l’autel somptueusement décoré qui, ce matin là, avait attiré une visiteuse.
Assise en tailleur devant une vieille statue ravagée par les âges, une jeune femme priait, les mains posées humblement sur ses jambes. Deux peignes d’un argent pur emprisonnaient les longues mèches sombres qu’elle avait relevé en un chignon complexe et sophistiqué, révélant un visage aux traits doux et lisse comme de la porcelaine.
Une fois sa prière achevée, elle se releva gracieusement, époussetant son kimono couleur parme sur lequel des cigognes blanches déployaient leurs ailes, entre des sillons de pétales de cerisiers. L’étoffe valait à elle seule une fortune, autant que les peignes ciselés qui ornaient la chevelure d’ébène de la visiteuse.
S’apprêtant à quitter l’intérieur du temple pour emprunter le chemin de pierre qui l’avait conduit jusqu’ici, ses yeux gris métalliques furent néanmoins attirés par la silhouette familière qui se découpait dans l’ombre du hall, et elle suspendit aussitôt ses gestes. Sa bouche délicate se fendit d’un léger sourire, tandis qu’elle s’approchait de l’homme aux épaules voûtées qui se tenait là, assis humblement sur le plancher de bois. Il avait des cheveux aussi noirs que ceux de la jeune femme, bien que désormais parsemés de mèches grisonnantes. Son menton fier se terminait d’une fine barbe taillée en pointe et ses sourcils broussailleux surplombaient de petits yeux étirés. Le même gris d’acier colorait ses prunelles d’un éclat dur et déterminé. Un pli soucieux barrait le front de l’homme, creusant plus profondément les quelques rides révélatrices d’un âge avancé.
Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’il ne se rende compte de la présence de la jeune femme. Il écarquilla imperceptiblement les yeux et se releva avec lenteur, sa main prenant appui sur son genou. (supprime cet espace, il est inutile) _ Ran, constata t-il simplement, quelque peu surpris.
A son nom, la brune sourit un peu plus, se rapprochant de quelques pas tout en essayant tant bien que mal de conserver une certaine retenue dans son attitude. (supprime cet espace, il est inutile) _ Père, vous semblez préoccupé, remarqua t-elle d’une voix à la fois douce et ferme. (supprime cet espace, il est inutile) L’homme inspira bruyamment, comme s’il fuyait une réalité trop dure à supporter. Ses traits se crispèrent un peu plus, bien qu’il finît par adresser à Ran un sourire légèrement contrit. (supprime cet espace, il est inutile) _ Un roi est toujours préoccupé, ma fille. Tu priais pour Tetsuya, n’est-ce pas ? (supprime cet espace, il est inutile) La jeune femme hocha la tête, le regard perdu dans le vague. (supprime cet espace, il est inutile) _ La fièvre le faisait délirer, hier soir, répondit-elle, évasive. J’espère que les dieux entendront mon appel…
Kurohana Gen, roi de Kô, garda le silence, préférant reporter son regard sur le hall du temple. La lueur des bougies dessinait des motifs d’ombre sur le plancher, et un craquement retentit lorsqu’il se détourna, dans le but de quitter la salle.
Ran l’accompagna aussitôt sur le chemin de pierre, profitant de la vision de ciel bleu que lui offrait le jour. Au loin, le château lui apparaissait, resplendissant sous la lumière du soleil et l’ornement des cerisiers qui l’entouraient. (supprime cet espace, il est inutile) Le reste de la cité royale s’animait entre les différentes allées bordées de jardins et de cours d’eau. Kurohana Ran serra ses doigts sur un petit livre, caché dans la longue manche de son kimono. La princesse de Kô était une jeune femme intelligente et pleine d’esprit, même si son savoir ne lui avait montré jusqu’à présent que la réalité fade de la vie. Un monde parfois bien déceptif(je ne suis pas sure que l'on puisse dire "déceptif" à vérifier ! ) qui la poussait à la lecture d’ouvrages stupides, qui à défaut de l’instruire lui permettait de s’évader dans un univers d’aventures et de courage, où samouraïs, guerriers, et magiciens parcouraient les terres en quête de sensation et de gloire. Au regard des contes, le monde lui paraissait si vaste que le palais lui renvoyait le reflet d’une cage froide et vide de bien des choses.
Ran s’intéressait à la vie du royaume, à son fonctionnement, son organisation et elle perfectionnait ses connaissances grâce aux nombreux livres traitant du sujet. Seulement un obstacle de taille empêchait une implication réelle de sa part : Ran était une femme. Et une femme n’avait pas sa place sur le devant de la scène, aussi bien politique que juridique, et encore moins militaire. La princesse aurait voulu savoir se battre à la manière d’un samouraï, sauf que ses poignets délicats ne supportaient pas la lourdeur froide des armes. Pour compenser, Ran emmagasinait le plus de connaissances possibles sur la vie du royaume afin de se hisser au même niveau qu’un homme. Être une ombre muette parmi les courants d’airs des couloirs ne lui suffisait pas. Elle désirait devenir la main bienveillante au-dessus du royaume. Ran était persuadée qu’un homme à lui seul ne pouvait comprendre les maux et les espoirs de tout un peuple. Seulement, dans le monde qui était le sien, les femmes se voyaient jugées trop sensibles pour comprendre quelque chose à la politique, la guerre, et au gouvernement d’un royaume ou d’une région.
La brune sortit de ses réflexions pour s’intéresser au visage soucieux de son père. Le sentiment que quelque chose n’allait pas ne cessait de la tourmenter. Le visage de Gen portait toujours les marques de l’inquiétude et de la sévérité, pourtant cette fois-ci, cela paraissait nettement plus grave et plus profond.
Le roi s’aperçut qu’il était l’objet d’un examen détaillé(virgule) et il posa une main protectrice sur l’épaule de sa fille. (supprime cet espace, il est inutile) _ Kô est devenu prospère, au fil des années, expliqua t-il. Malgré les troubles avec notre voisin, le royaume d’Ashram, le peuple semble plus heureux qu’auparavant.
Il rechignait toujours à aborder ce genre de sujet avec Ran, lui préférant un interlocuteur tel qu’Akira, le frère aîné de la jeune femme et également prince héritier au trône. Evidemment, Akira était un homme, bien plus « apte » à entendre un tel discours ! Pourtant, Ran saisit l’occasion, la jugeant trop belle pour la laisser filer. (supprime cet espace, il est inutile) _ Oui, et c’est grâce à vous, Père ! Vous avez su mettre de côté l’orgueil qui rongeait les deux familles royales et à force de compromis, les armes se sont tues… (supprime cet espace, il est inutile) _ Ran, je me fais vieux,(À supprimer) aujourd’hui, coupa le souverain. J’accomplirai mon devoir jusqu’au bout. Toutefois, il me faut penser à l’héritage que je laisse, à celui qui portera Tenbatsu, le sabre confié aux rois de Kô par les dieux…
Les yeux de Ran s’écarquillèrent et un pli se creusa entre ses sourcils. Tenbatsu, l’épée divine, la lame pure et étincelante qui conférait aux souverains de Kô leur légitimité. La légende racontait que les dieux l’avaient béni puis confié aux gouvernants du royaume. Le symbole de l’assentiment des dieux à l’égard de celui qui gouverne. Ran avait contemplé à de nombreuses reprises le sabre sacré, dans la salle du trône ou siégeait son père. Une lame si finement ouvragée qu’elle ne pouvait être réalisée de la main d’un simple mortel, et d’un acier si pur que l’on racontait qu’elle renfermait l’essence même de la mort. Ran savait l’importance de Tenbatsu. Plus qu’un simple symbole, elle représentait à elle seule l’identité du royaume. Toutefois, les propos mystérieux du souverain suscitèrent le doute dans le cœur de la jeune femme. Elle ne comprenait pas quel tourment pouvait bien animer son père à ce sujet. Tout était défini depuis bien longtemps déjà. (supprime cet espace, il est inutile) _ Vous avez déjà désigné un successeur, lança t-elle, la voix plus grave. La maladie s’étant emparée de Tetsuya dès son plus jeune âge, vous lui avez préféré Akira.
Le roi croisa ses mains dans son dos. La santé trop fragile de Tetsuya, l’aîné de ses fils, serait un frein à l’exercice du pouvoir si le trône devait lui revenir. Gen l’avait compris très tôt, avec un certain regret, et son choix s’était ainsi porté sur le jumeau de Tetsuya : Akira. (supprime cet espace, il est inutile) _ Je sais tout ça, inutile de me le rappeler ! Trancha t-il sur un ton dur.
Ran se tût, mordant légèrement sa lèvre inférieure. Elle savait qu’il valait mieux éviter de provoquer la colère de son père. Lorsqu’il se trouvait pris dans un conflit qui concernait le royaume, il pouvait se montrer d’un tempérament plutôt irascible, un trait que l’âge n’avait su corriger. (supprime cet espace, il est inutile) _ J’ai pensé aussi à ton avenir, lui annonça t-il soudainement.
A ces mots, le visage de Ran perdit ses couleurs. Elle ne comprenait que trop bien ce que pouvait signifier cette simple phrase : lorsque l’on évoquait l’avenir d’une femme cela revenait à parler mariage. A dix-neuf ans, Ran vivait encore au palais, sous la tutelle de son père. Une situation qui faisait souvent jaser à la cour puisque les dames de la noblesse se voyaient devenir un objet d’alliance dès qu’elles atteignaient l’âge d’enfanter. Seulement, Gen attendait le meilleur parti qui soit. Et il semblait l’avoir enfin trouvé. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu sais, reprit le vieux souverain, je pense que consolider nos relations avec notre voisin est nécessaire. L’union de ma fille et d’un noble du pays d’Ashram ne pourrait que montrer la voie… Ran ?
La brune, malgré tous ses efforts, n’arrivait malheureusement pas à masquer son désarroi et le sentiment de colère qui s’immisçait en elle. Elle qui rêvait de choisir comme époux l’homme qu’elle aimerait, tout cela la révoltait ! Et encore, même en ayant le choix, elle voyait le mariage comme un sacrifice ! Pourquoi devrait-elle se marier d’abord ?!(on ne met pas un point d'exclamation derrière un point d’interrogation ,cela dit, je te comprend, je le faisait aussi souvent avant ) Vivre comme sa mère au gynécée (*lieux dans lequel vivaient les femmes mariées)(à stipulée à la fin du chapitre, pas en plein milieu ), dépendante d’un homme, ce n’était pas juste ! Une femme devait pouvoir aspirer à la liberté et non passer toute une vie sous la contrainte de son père, de ses frères, puis de son mari !
Gen, qui voyait bien la désapprobation évidente de la jeune femme, décida de mettre immédiatement les choses au clair. (supprime cet espace, il est inutile) _ Ran, tu es une princesse. Et une princesse intelligente et consciente de son devoir(virgule) n’oublie jamais le rang qui est le sien ! Elle sait qu’elle ne peut s’attacher à ce tissu de niaiseries que contiennent les romans !
Ran serra un peu plus le livre, le ramenant contre sa poitrine. Elle respirait fort et le sang battait nerveusement dans ses veines. Pour la première fois de sa jeune existence, elle eût le sentiment étrange et déstabilisant que sa vie commençait à lui échapper.
Afin de ne pas froisser son père, elle se contenta de garder le silence, la tête baissée. Elle aurait souhaité ne pas connaître la suite. Seulement le roi ne l’entendit pas de cette oreille. (supprime cet espace, il est inutile) _ Il y a un homme, poursuivit Gen. La famille Fei gagne en puissance au sein du royaume d’Ashram et son influence ne cesse de s’accroître de façon étonnante, en dépit de ses origines. Ce qui fait de leur fils, Fei Haru, un excellent parti.
Fei… Un nom à consonance de l’Ouest. Ran resta songeuse. Les terres de l’Ouest étaient si différentes ! Il s’agissait d’une contrée sauvage aux plaines immenses, qui s’étendait sur un territoire plus vaste encore que ne l’était Kô. Rares étaient les villes, les habitants des plaines préférant une vie de nomade, parfois rude. Seulement, peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir pénétré leurs innombrables secrets.
Ran connaissait la réputation des mercenaires du Shǎndiàn, un groupe célèbre de féroces guerriers venus de l’Ouest, qui par la suite avaient migré vers le royaume d’Ashram. Beaucoup de livres narraient leur agressivité au combat, leurs manières rustres, sans parler de leur soif de combat inassouvissable. On les décrivait ainsi : le teint mat aux traits durs, les yeux aussi sombres que des puits de ténèbres, leurs cheveux épais, semblables à des crinières qu’ils arboraient fièrement, étaient parsemés de tresses. Des hommes farouches, au tempérament violent.
Partout, ils semaient la crainte sur leur passage, apportant avec eux le vent de la mort. Les mains de Ran se mirent à trembler à l’idée que son père ait pu la promettre à un de ces hommes sanguinaires dont la réputation n’était plus à faire. Comment pourrait-elle épouser un tel barbare ?!(idem que plus haut) Cela lui paraissait insurmontable et surtout inimaginable. Jamais elle ne pourrait y arriver ! C’était là une chose impossible ! Pour la première fois depuis qu’ils avaient entamé cette discussion, elle osa répliquer : (supprime cet espace, il est inutile) _ Père, allez-vous offrir ma main à… à un sauvage ?!
Les derniers mots étaient sortis avec un tel dédain que les sourcils du souverain se froncèrent, une expression inquiétante apparaissant sur son visage marqué. Le roi n’apprécia pas du tout le ton employé par sa fille, ni ses paroles déplacées pour une jeune femme de son rang. (supprime cet espace, il est inutile) _ Je vois que tu connais le Shǎndiàn, qui a largement contribué à donner une telle image de l’Ouest, lança t-il sur un ton de reproche. Tu as raison en affirmant que la famille Fei vient des terres des nomades, mais je t’interdis de les traiter de sauvages ! C’est une famille respectable... et noble !
Oui c’était surtout ce dernier point qui l’intéressait ! se dit Ran. Le reste, il s’en fichait éperdument et était même prêt à fermer les yeux dessus, pour peu que cela lui rapporte quelque chose ! (supprime cet espace, il est inutile) _ Et Fei Haru deviendra ton époux ! Asséna t-il(virgule) afin de couper court aux plaintes de sa fille.
Avisant l’expression déconfite de Ran, les traits de Gen s’adoucirent néanmoins. Il devait rester ferme, en tant que roi(virgule) mais aussi en tant que père ; Toutefois il n’avait pas envie de se fâcher avec la jeune femme. Il connaissait son tempérament bien trempé et comprenait à quel point l’idée d’être ainsi mise en cage pouvait la révolter. Mais Ran était fille de roi. Son destin ne lui laissait pas d’autres possibilités. (supprime cet espace, il est inutile) _ Je t’assure que cela n’a pas été une décision facile, mais j’ai choisi une famille qui me semblait convenir.
« A votre vie politique peut-être », pensa la jeune femme. Une ombre passa sur le visage de Ran. Pour elle, le mal était fait, et il n’y avait rien qu’elle puisse dire pour faire changer d’avis son père. Elle n’en avait d’ailleurs pas le droit et elle le savait. Son rang exigeait d’elle ce sacrifice. (supprime cet espace, il est inutile) _ Un jour, tu comprendras, lança Gen avec lassitude. Bien, le devoir m’appelle. Je dois retourner au château ; il faut que je parle à Akira. Les dieux seuls savent où il est encore passé ! Qu’ont-ils donc tous à s’enfuir du château à la moindre occasion ?!(idem que plus haut )
Pour Ran, la réponse n’était pas bien compliquée. Son frère aîné ne pouvait se trouver qu’à un seul endroit en ce moment même. Elle entendit son père ronchonner : (supprime cet espace, il est inutile) _ Il n’est pas un seul de mes fils qui ne soit caractériel ! L’intelligence de Tetsuya et son habileté d’esprit le poussent un peu trop à la répartie. Te rends-tu compte qu’il est quasiment impossible d’avoir une conversation avec lui sans qu’il ne trouve une faille dans le moindre (de) tes propos ?!(idem) La vanité d’Akira et ses crises de colères m’usent les nerfs ! A-t-on déjà vu un jeune homme aussi capricieux ?!(idem) Quant à Koichi, il a beau être le plus jeune, son insolence est à la limite du tolérable ! Heureusement que tu n’as pas hérité de ce trait commun à tes trois frères, chère enfant. Si seulement, je pouvais t’enlever toutes ces idées saugrenues de ton esprit !
_ Akira s’entraîne encore avec les soldats de la capitale, répondit la jeune femme, ignorant l’allusion aux « idées saugrenues ». Voulez-vous que j’aille le quérir, Père ? (supprime cet espace, il est inutile) _ Je vais plutôt demander à un serviteur… (supprime cet espace, il est inutile) _ Marcher ne me gêne pas, insista Ran.
La jeune femme ressentait le brusque besoin de prendre l’air, le temps de digérer la nouvelle que son père venait de lui annoncer. S’enfermer entre les murs du palais ne lui disait rien(virgule) et elle craignait au contraire qu’un sentiment d’oppression ne finisse par la gagner. Dehors, elle avait encore l’impression de pouvoir échapper à la décision de Gen. Il ne s’agissait que d’une illusion, mais elle en avait grand besoin en cet instant. (supprime cet espace, il est inutile) Le souverain pesa le pour et le contre avant de soupirer : (supprime cet espace, il est inutile) _ Ah, fais comme tu veux !
La princesse ne se fit pas prier, tournant aussitôt les talons afin de masquer son désarroi. (supprime cet espace, il est inutile) Ran prit la direction du terrain d’entraînement, situé non loin de la « Colline Blanche », à l’intérieur même de la cité royale. Isolé par rapport au château et aux locaux administratifs externes, l’endroit était propice à la méditation et à l’exercice physique. De nombreux soldats s’y rendaient dès que l’aube commençait à poindre, éveillant leurs sens en même temps que le jour.
Alors que la colline commençait à se dessiner sous ses yeux, le pied rageur de Ran heurta violemment un caillou qui fut projeté au loin, dans les allées fleuries qui parsemaient l’extérieur de la cité royale. La colère déformait les traits de la princesse. Cette journée s’annonçait vraiment mauvaise pour elle ! Entre la fièvre de Tetsuya, l’air soucieux de son père et cette horrible nouvelle qu’il venait de lui annoncer ! Ran n’avait qu’une envie : se jeter sur ses parchemins et les barbouiller d’encre noire ! La jeune femme vouait une passion à la calligraphie. Pour elle, chaque courbe de chaque caractère portait un sens et en disait long sur ce qu’il désignait. « Je ne sais qui est cet homme mais son nom m’apparait(m'apparaît) déjà comme détestable ! Il n’a pas intérêt à porter la main sur moi ou je lui enfoncerai mon pinceau dans l’œil ! ». De vaines paroles qu’elle ne pourrait bien entendu pas appliquer, mais le penser l’apaisait en partie.
Au fur et à mesure que Ran se rapprochait du terrain d’entraînement, des cris et des bruits de lame retentirent de toutes parts dans un vacarme dynamique. Des silhouettes en mouvements ne tardèrent pas à apparaître, leur sabre semblant de loin ne faire qu’un avec leur bras. (supprime cet espace, il est inutile) Il régnait une odeur d’homme, de terre et de sueur. Chaque déplacement faisait s’envoler des nuées de poussières qui se perdaient sur les murs du dojo. Là, venaient s’entraîner les futurs combattants, sous l’œil aiguisé des éminents membres du clan Kitahara, une famille composée de guerriers réputés, dont l’un n’était autre que le redoutable Général des armées de Kô, Kitahara Katsuhiro.
Certains combattants firent une pause, leur regard suivant les pas de la princesse qui avançait parmi eux. Aucun n’osa émettre de commentaire, d’autant plus que le frère aîné de la jeune femme ne se trouvait pas bien loin. Toutefois, leurs sourires goguenards en disaient long sur leurs pensées. Ran les ignora, serrant encore une fois son livre contre elle. Elle s’efforça de prendre un air froid et indifférent, malgré la gêne que provoquait cet examen minutieux. Ses yeux gris finir par se poser sur deux hommes en plein combat, leur lutte attirant son attention, d’autant plus que de nombreux soldats s’étaient rassemblés afin de suivre l’affrontement.
Le premier, les cheveux châtains foncés emprisonnés dans un chignon très serré qui lui dégageait le visage, tendait son sabre dirigé droit devant lui, vers son adversaire. Ce dernier, plus courbé vers l’avant, arborait le sourire d’une bête, et sa chevelure de jais retombait sur son torse ruisselant. Une cordelette blanche retenait quelques mèches en arrière, les empêchant de descendre sur ses épaules dénudées aux muscles saillants. (supprime cet espace, il est inutile) Les deux hommes se mesuraient du regard. Le premier avait de doux yeux d’un marron chaud, tandis que ceux du deuxième luisaient d’un éclat gris, froid comme l’acier. (supprime cet espace, il est inutile) Le coup parti brutalement, rapide et meurtrier. L’homme aux cheveux noirs jaillit tel un prédateur ; son sabre fendit l’air avidement en décrivant une courbe parfaite, laquelle s’abattit avec une précision mortelle sur son adversaire // répétition de "adversaire", je te propose" rival"// , forçant ce dernier à reculer de plusieurs mètres. Le combattant au chignon prit appui sur sa jambe droite, prêt à riposter vivement, mais son opposant ne lui en laissant pas le temps ; bien au contraire, il fondit sur lui, son arme sans cesse en mouvement, faussant les prévisions de l’autre qui ne pouvait deviner par quel côté viendrait le coup. Les différentes techniques qu’utilisait le brun s’enchaînaient avec fluidité, et il était bien difficile de le suivre pour des yeux non initiés à la rudesse des combats. Le katana luisit soudainement d’un éclat meurtrier comme animé d’une volonté propre, de sorte que l’on aurait pu croire que l’arme elle-même réclamait le sang de l’opposant//répétition de "opposant" //. La lame fusa jusqu’au cou du malheureux qui ne l’avait pas vu venir.
Ran soupira, avisant les yeux effarés du jeune homme au chignon. Il fallait toujours que son frère se donne en spectacle ! Malgré la rapidité du mouvement qui donnait l’impression que le sabre ne s’arrêterait qu’une fois sa victime embrochée, le brun avait retenu juste à temps son arme avec une précision extraordinaire. Le sabre paraissait n’être qu’un prolongement de son bras.
Le premier homme, encore prostré au sol, soupira, ayant cru pendant quelque seconde qu’il n’ouvrirait plus jamais les yeux. Il accepta néanmoins avec un bref sourire la main que lui tendait le redoutable combattant. Ce dernier jeta un regard vers la jeune femme qui venait d’assister à l’entraînement. Il passa rapidement son bras sur son front trempé de sueur où se collaient quelques mèches noires, avant de s’avancer vers celle qui se trouvait être sa sœur, de quatre ans sa cadette. Elle n’osait pas s’approcher au milieu de tous ses guerriers et se tenait en retrait, l’expression gênée. (supprime cet espace, il est inutile) _ Akira, dit-elle lorsqu’il fût assez proche, notre père désire te parler. Tu dois retourner au château.
Ran dévisagea son frère, se rendant compte de la vitesse à laquelle il était devenu un homme. A vingt-trois ans, son visage anguleux au nez droit et au menton fier, les pommettes légèrement creusées, la mâchoire aux traits durs, il avait l’allure d’un vrai samouraï de roman. Il n’était guère étonnant qu’il soit si populaire à la Cour, de nombreuses dames cherchant à gagner ses faveurs. Il possédait la bouche fine au pli sévère de leur mère, et l’incroyable regard métallique commun à leur lignée se darda sur la princesse. (supprime cet espace, il est inutile) Ran s’occupait beaucoup de l’aîné des ses frères, Tetsuya, délaissant les autres membres de sa famille. Akira, le jumeau de Tetsuya -né juste après ce dernier- la rendait nerveuse depuis quelques années. Depuis la fameuse Chasse à laquelle il avait pris part, Il était devenu la coqueluche de l’armée, admiré pour ses talents au combat. Akira s’était entraîné avec acharnement depuis l’âge de six ans au maniement de l’épée, et son style enrichi par des techniques diverses l’avait conduit à la reconnaissance générale des soldats. Même le redouté Général Kitahara avait manifesté son admiration, désignant Akira comme l’épéiste le plus talentueux du royaume de Kô. Seulement, le jeune homme était devenu arrogant et vaniteux, passant encore plus de temps à s’entraîner. Et cela ne s’était pas arrangé lorsque leur père l’avait choisi en tant que successeur.
Néanmoins, Ran connaissait la souffrance cachée, enfouie dans le cœur dur d’Akira, aussi s’efforçait-elle de consacrer du temps à son frère. Elle venait de temps à autre le voir s’entraîner, et elle le suivait dans les tournois organisés à l’extérieur, au sein des grandes villes. Malgré tout, elle éprouvait toujours un certain malaise à rester trop longtemps en sa présence, et ce dû au fait qu’Akira lui faisait parfois un peu peur avec son regard sauvage, habité par des démons.
Dernièrement, elle passait tout son temps à s’occuper de Tetsuya. Avec la belle saison, son état s’était malheureusement dégradé. Elle et sa mère mettaient tout en œuvre pour le stabiliser, mais lorsque Ran regagnait ses appartements, le soir, elle se réfugiait dans les romans, essayant d’oublier l’odeur écœurante de la chambre et celle de la maladie qui semblait imprégner ses mains. Elle avait beau les laver, elle n’arrivait pas à faire disparaître ce malaise de sa peau. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu m’accompagne, petite sœur ?
Tirée de ses pensées, Ran se tourna vers Akira qui rajustait le haut de son kimono clair par-dessus lequel était noué un large pantalon plissé -hakama- d’un gris chiné, maintenu au moyen d’un large ruban de tissu brodé de fils d’argent appelé obi. (supprime cet espace, il est inutile) _ Bien sûr, répondit la jeune femme.
Un sourire chaleureux étira les lèvres du brun, une expression qu’aimait Ran chez son frère, bien trop rare à son goût. Il passa sur ses épaules un haori-une ample veste retombant sur ses hanches- de couleur sombre et unie, avant d’avancer en direction du château, suivi par sa jeune sœur, qui devait presque courir pour le rattraper. Jetant un coup d’œil en arrière, il remarqua que cette dernière peinait à soutenir le rythme de marche, aussi ralentit-il pour lui permettre d’arriver à sa hauteur. (supprime cet espace, il est inutile) _ Ton visage est bien maussade aujourd’hui, remarqua t-il.
Il n’y avait aucune expression particulière sur son visage, ni aucune trace d’émotion dans sa voix. Pourtant, il dévisagea sa sœur avec insistance, attendant visiblement une réponse qui tardait un peu trop à venir selon son goût. (supprime cet espace, il est inutile) Ran se mordit la lèvre inférieure, portant son regard sur le chemin aux dalles de pierres blanches. La princesse ressentit le brusque besoin de vider son sac, même devant son frère, ce qu’elle fit après un long silence : (supprime cet espace, il est inutile) _ Père a décidé de me marier à un noble d’Ashram. Un homme des terres de l’Ouest.
Un nouveau silence accueillit la nouvelle,(À supprimer) annoncée d’une voix d’outre-tombe, et lorsque la jeune femme leva les yeux vers le visage de son frère, elle fut surprise de constater qu’il ne manifestait aucune réaction. Non seulement il ne disait rien, mais il n’affichait pas la moindre surprise, si ce n’était un léger froncement de sourcils, qui ne signifiait pas grand-chose aux yeux de Ran. (supprime cet espace, il est inutile) _ Mais enfin, dis quelque chose, Akira ! Explosa t-elle avec une tension perceptible dans la voix. (supprime cet espace, il est inutile) Le prince tourna lentement la tête vers sa sœur, cherchant visiblement quelque chose à répondre. (supprime cet espace, il est inutile) _ Toutes mes félicitations, déclara t-il finalement, après quelques secondes de silence.
Ran se rembrunit aussitôt, tandis qu’un sourire moqueur fleurissait sur les lèvres d’Akira. « Il se moque de moi ! Je n’arrive pas à croire qu’il ose pareille chose dans un tel moment ! » (supprime cet espace, il est inutile) _ C’est là tout ce que tu trouve à dire ?!(idem que plus haut, pas de "!" après un "?") Ne sais-tu donc pas ce qu’est la compassion ?!(même remarque) (supprime cet espace, il est inutile) _ Oh(virgule) je sais ce qu’est la compassion,(À supprimer) petite sœur, et je sais aussi où sont les hommes qui en usent un peu trop. Dix pieds sous terre.
Cette réponse conduisit Ran à se murer dans le silence. Akira tenait bien trop souvent ce genre de discours, et la princesse avait du mal à associer ce côté impitoyable à son propre frère. Il était de son sang, aussi s’évertuait-elle, dans sa candeur, à ne voir en lui que le bon, fermant les yeux sur le dédain et le mépris qu’il affichait quelques fois envers autrui. L’honneur de la famille l’avait toujours poussé à croire que ses frères ne pouvaient se conduire qu’en nobles respectés et admirés. Toutefois, chaque propos évoquant froidement la mort et le combat brisait un peu plus cette illusion dans laquelle elle se complaisait.
Ran soupira, jetant un œil à son aîné. Ce dernier fixait le chemin, le regard dans le vague, le visage dur. Le vent soufflait dans ses cheveux noirs, balayant les mèches collées à son front. Akira se tourna de nouveau vers sa sœur et lui offrit un sourire. Il tendit une main vers la tête de la jeune femme, hésitant un instant, les doigts suspendus à quelques centimètres, puis il se ravisa subitement. Ran cligna des yeux rapidement, surprise de cette réaction. Akira dû s’en rendre compte, car il se justifia aussitôt : (supprime cet espace, il est inutile) _ Je ne voudrais pas te décoiffer. (supprime cet espace, il est inutile) Ran esquissa un sourire, avant de reporter son attention sur les allées fleuries conduisant au château. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu faisais souvent cela quand nous étions enfants, dit-elle, le visage égayé par ce souvenir. A chaque fois que je me trouvais mal. (supprime cet espace, il est inutile) Elle rit d’un son clair, semblable à un tintement de clochettes. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu me tapais presque la tête, en fait, poursuivit-elle. (supprime cet espace, il est inutile) _ Hum… Et toi tu te retenais de pleurer en te mordant la lèvre si fort que tu en saignais, tout ça pour avoir l’air d’un « samouraï », comme tu disais. (supprime cet espace, il est inutile) La princesse se rembrunit. (supprime cet espace, il est inutile) _ Oui, c’est vrai. Je ne veux pas me marier. Il ne s’agit pas là de la façon dont j’aimerais aider le royaume. (supprime cet espace, il est inutile) Akira eut un tic agacé suite au changement de sujet. (supprime cet espace, il est inutile) _ Oh(virgule) et comment voudrais-tu aider le royaume alors ? En prenant les armes ? La guerre n’est pas faite pour une femme. Quand tu lis ou entends qu’un homme meurt d’un coup d’épée logé dans l’abdomen, ou décapité par une lame aiguisée, ce n’est pas la même chose que de le voir de tes propres yeux. Et cette vision est encore très différente lorsque c’est toi qui porte le coup.
Akira se tourna vers Ran, le visage grave, le regard allumé par des souvenirs pas si lointains. Ce qui dérangea la jeune femme, dans cette lueur, ce fut sa froideur implacable. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu as changé depuis la Chasse, Akira. Je sens ton cœur fermé. (supprime cet espace, il est inutile) Un rictus prit place sur les lèvres du prince. (supprime cet espace, il est inutile) _ Un cœur n’est que l’organe qui nous permet de vivre. Une lame froide fiché à l’intérieur et il n’y a plus rien. Je ne crois pas en toutes ces sottises sur l’âme. Nous ne sommes qu’un amas de chair et de sang. Néanmoins, tu as raison sur un point. La Chasse m’a changé. Elle m’a couronné de gloire.
Ran fut fortement contrariée par ces propos, y décelant une pointe de vanité nullement dissimulée. « Tu parles, songea t-elle. Tu as certes acquis une réputation de guerrier invincible, mais on te nomme désormais le Démon. Ta force équivaut à ton caractère impitoyable ». (supprime cet espace, il est inutile) _ Je suis le meilleur guerrier de Kô, trancha t-il, gonflé d’orgueil. La lame la plus habile du royaume. Une fois sur le trône, je n’aurais qu’à tendre mon bras armé pour décimer les autres contrées. (supprime cet espace, il est inutile) _ Tu ne pense qu’à insuffler la peur, répliqua Ran sur un ton de reproche. Comment pourrais-tu inspirer l’amour du peuple si ce dernier te craint trop ? (supprime cet espace, il est inutile) _ La peur c’est le pouvoir, chère petite sœur.
Passant par une allée abritée d’un toit pentu, Ran perdit son regard sur la rangée de colonnes vermillon se déployant de chaque côté en une ligne droite minutieuse. Des parterres de fleurs colorées diffusaient un agréable parfum tout le long de l’allée parsemée de bambous, d’érables et de pins. La cité royale ressemblait parfois à un véritable labyrinthe avec ses chemins de pierre courant dans la végétation dense. La capitale portait bien son nom, Mille-Rivières, car il était impossible de se promener sans croiser un cours d’eau, et de multiples ponts en bois permettaient de relier les chemins les uns aux autres. Lorsque le soleil déclinait, teintant le ciel d’une lumière orangée, ce dédale semblait s’embraser sous cette lumière mourante, se reflétant dans l’eau comme si le ciel était tombé à l’intérieur, capturé par l’élément aquatique.
On pouvait apercevoir très nettement vers l’est, lorsque le temps s’y prêtait, les montagnes qui séparaient Kô du royaume de Yuubae, communément appelé « le royaume des traîtres ». Un territoire aride, rongé depuis quelques années par la guerre civile. Les habitants de Yuubae possédaient une très mauvaise réputation auprès du royaume de Kô. L’on disait que ce n’était pas pour rien que leur emblème était le renard à neuf queues, synonyme de malheur et de fourberie.
Ran et Akira arrivèrent en vue des murs blancs du château, construits sur une immense plate forme légèrement inclinée, constituée de grosses pierre sèches. Au centre, une tour à cinq étages servait de partie privée à la famille royale. Sa toiture inclinée aux tuiles vernissées s’ornaient des armoiries des Kurohana : le corbeau aux ailes déployées. (supprime cet espace, il est inutile) D’un point de vue extérieur, le château ressemblait à une forteresse imprenable. Construit il y a plusieurs années de cela, durant une époque troublée, il avait pour but de résister à tout siège, et témoignait à présent de la puissance de son souverain. Parvenus devant ses deux immenses battants en bois massif qui gardaient l’entrée, le frère et la sœur s’arrêtèrent de concert. Ran prit la parole la première : (supprime cet espace, il est inutile) -Je vais rendre visite à Tetsuya. Veux-tu que je lui transmettre ton bonjour ? (supprime cet espace, il est inutile) Akira soupira, passant une main nonchalante dans sa chevelure brune. (supprime cet espace, il est inutile) -Quand bien même je te dirais que non, tu le ferais de toute façon. Quel besoin as-tu de me poser la question ? (supprime cet espace, il est inutile) Un sourire moqueur étira les lèvres de la princesse. (supprime cet espace, il est inutile) -Une réponse simple me convenait tout autant. A plus tard, mon frère.
Sans attendre de réponse, la jeune femme franchit les portes du château, sa silhouette gracile disparaissant à l’intérieur dans un froissement d’étoffe.
Resté seul à l’extérieur, Akira scruta un moment les hauteurs des murs sous la clarté du soleil. Il eut alors cette conviction qu’un jour, ces murs imprenables, il les dominerait de sa puissance. Il en était certain : un avenir glorieux l’attendait. Il ne serait pas un conquérant, mais le conquérant. (supprime cet espace, il est inutile) C’est ce qu’il pensa avant de s’engouffrer dans le hall. A l’instar des couloirs qui menaient jusqu’aux pièces les plus luxueuses, le hall apparaissait comme lugubre et froid. Le plancher sombre luisait à peine sous les pas, et en levant la tête, l’on se sentait écrasé par le plafond aux solides poutres apparentes. A l’entrée, des statues de corbeaux effrayantes dardaient un œil de pierre acerbe sur le visiteur. Une fois passé devant elles, l’on se trouvait face à des poutres immenses peintes dans un rouge très sombre, presque brun. Un peu plus loin se dressait un escalier en bois qui conduisait aux étages. C’est celui-ci qu’emprunta le prince.
Malgré son air fermé, il se demandait ce que son père avait à lui dire de si important. Il n’en fut pas alarmé outre mesure, trop concentré sur la perspective qui s’annonçait de pouvoir prouver encore une fois sa valeur. Surnommé le Démon de Kô, Akira n’avait essuyé aucune défaite, que ce soit dans les tournois ou les missions qu’il avait mené, accompagné d’une partie de l’armée. L’une des dernières missions qui avait considérablement marqué le royaume était appelée la Chasse et elle avait valu à Kurohana Akira de nombreux honneurs dont il ne manquait pas de se vanter. La Chasse désignait une période durant laquelle Kô fut touché par une vague de banditisme très importante. Venus du royaume d’Ashram, alors très instable politiquement, de nombreux pillards avaient investis les terres du nord, ravageant des villages entiers. Kurohana Gen avait pris la situation en main en envoyant l’armée mater ces hors-la-loi.
Akira les avait accompagnés, prenant le commandement d’une unité. Traquant les bandits sans relâche, chaque rebelle devait être conduit devant la justice de Kô où il recevrait sa sentence, à savoir la peine capitale. Nombre d’entre eux n’avait eu droit à aucun jugement, tombés sous la lame d’Akira. Le prince aîné était rentré à la capitale, Mille-Rivière, couvert de sang, la lame de son katana luisant d’un éclat rougeâtre, inquiétant. Partout où il apparaissait, les lèvres murmuraient le mot « Démon », dans les rangs de l’armée elle-même. Akira était alors âgé de seize ans.
Le surnom avait par la suite été repris dans les tournois de Kô, desquels le prince était toujours ressorti vainqueur. Le Démon de Kô fut ainsi déclaré l’épéiste le plus redoutable du royaume. L’on racontait qu’il n’éprouvait ni scrupule, ni remords et que sa force relevait du pouvoir d’esprits. Ces gens là ignoraient que le jeune homme avait simplement voué sa vie au combat et qu’il s’entraînait dans la perspective de devenir encore plus fort. La conquête, il en rêvait depuis son plus jeune âge ; depuis qu’il savait que le roi, ce serait lui.
Parvenus devant les portes coulissantes aux motifs sinueux délicatement peints sur les cloisons de papier, Akira s’arrêta, coulant un regard vers le serviteur agenouillé, qui l’annonça à son maître, juste avant d’ouvrir le passage au prince.
La tête droite, le brun pénétra dans la vaste pièce qui servait de salle de conseil. A cette heure de la journée –il n’était pas encore midi- la lumière filtrait dans la pièce à travers les cloisons ouvertes. Au centre, trônait fièrement Kurohana Gen, assis sur un fauteuil en bois noir comme l’ébène, dont le dossier représentait deux ailes immenses, déployées de chaque côté du souverain. Les accoudoirs avaient la forme d’une tête de corbeau au bec ouvert.
Accroché au mur, juste au-dessus d’un autel dans le fond de la pièce, mais pourtant bien visible, un katana se trouvait emprisonné dans son fourreau aussi sombre que le trône du souverain. La légendaire Tenbatsu. Maintenue fermement par une étoffe pourpre brodée de fils d’or, son manche finement ciselé représentait l’emblème du royaume de Kô. « Faite pour un roi, née pour un royaume », telle était la devise qu’on lui attribuait. Mauvais présage pour les ennemis, Tenbatsu sifflait dans le vent, s’abattant tel le corbeau tombé du ciel.
Akira jeta un œil sur l’arme sacrée. Son père ne l’avait jamais laissé la manier. Il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir la tenir entre ses mains, enserrer sa poignée et dégainer sa lame redoutable. S’arrachant à cette contemplation furtive, le prince se tourna vers son père, qui, lui, jetait un œil fatigué au sabre. Ses doigts trituraient la pointe de sa barbe grisonnante, tandis que son esprit semblait ailleurs. Les plis soucieux sur son visage témoignaient de l’agitation dans laquelle il se trouvait, face au dilemme qu’il se préparait à exposer.
Ce jour là, les yeux rivés sur Tenbatsu, Kurohana Gen se demandait encore à qui il allait confier une telle puissance symbolique, l’avenir de tout un peuple, la continuité de ce que ses ancêtres avaient durement bâtis.
Oh il l’avait son héritier ! Lui-même s’était prononcé sur sa descendance, accordant à son deuxième fils cet honneur qui aurait dû revenir à l’aîné, si la santé de Tetsuya l’avait seulement permis. Mais voilà qu’après tant de leçons et d’apprentissages, d’instructions strictes et de souhaits contraignants, les yeux de Gen se voilaient d’une aura aussi sombre que ses pensées. Ses mains d’ancien guerrier, devenues des mains de roi en temps de paix, venaient s’agiter nerveusement sur les têtes de corbeaux en bois qui servaient d’accoudoirs au trône. Avait-il fait le bon choix ?
Dans son orgueil et par soucis de ne pas bouleverser un ordre que lui-même avait établi, il souhaitait de tout son cœur ne s’être point trompé. Pourtant, sa décision était belle et bien prise.
Le souverain se tourna alors vers le prince face à lui. Il posa les yeux sur son visage encadré de longs cheveux sombres, dont quelques mèches voilaient le regard d’acier qu’arborait le jeune homme. Les deux hommes se dévisagèrent avec ces mêmes yeux gris, et Gen comprit avec dépit et anxiété qu’il avait bien en face de lui le portrait de ce que lui-même était dans sa jeunesse. Il lui ressemblait tellement qu’un nombre incalculable de souvenirs affluèrent dans l’esprit du souverain.
Gen invita son fils à avancer d’un geste autoritaire, propre à l’image que véhiculait un roi en d’importantes circonstances. Un observateur aguerri aurait pourtant remarqué le léger tremblement de sa main. (supprime cet espace, il est inutile) -Approche, mon fils.
Akira s’avança, bien plus méfiant qu’à son arrivée. Il sentait bien que quelque chose d’inhabituel se tramait, impression qui se renforça dans l’esprit du jeune homme lorsque le roi congédia les serviteurs, leur ordonnant de les laisser seuls et de fermer toutes les portes.
Ainsi, nul ne pourrait entendre les propos du roi ; nul ne pourrait être témoin de la scène qui allait se dérouler. Les murs garderaient le secret, quoique celui-là ne soit pas destiné à le rester trop longtemps... Un peu plus de remarques mais c'est normal ^^, sinon pour les tirets, utilise ceux-ci : "—" et oublie tout les autres. Pour le faire, tape alt + 0151 Je fais une pause, histoire de me remplir la panse et je reviens pour la suite | |
| | | Sklaërenn
Messages : 66 Date d'inscription : 01/06/2013 Age : 30 Localisation : Et si je vous disais que je reviens du monde astrale ?
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Jeu 4 Juil - 19:28 | |
| Coucou, comme promis, me revoila sur la suite de ton histoire -j'ai batailler dure et j'ai vaincu mon pc '-', il avait avalé la moitié des corrections du chapitre 2, il à subit mon courroux, mais je n'ai rien pu sauver, donc désolé d'avance si, j'oublie certaines choses - - Spoiler:
- Citation :
CHAPITRE 2 : L’Aurore sera rouge
Sous un soleil à son zénith, la cour intérieure du château baignait dans un calme propice à une heure où le petit monde, qui circulait habituellement entre les couloirs interminables, prenait à cet instant une pause pour se restaurer. Demeurait seul un jeune homme, les yeux clos réduits à la frange épaisse et noire de ses cils, et le visage ombragé par les feuilles vertes de l’arbre au pied duquel il dormait. Sa respiration régulière se troubla lorsqu’il s’agita dans son sommeil, sa tête retombant vivement sur son épaule. Le léger choc lui fit ouvrir les yeux brusquement, révélant deux iris d’un gris d’acier. Il se leva souplement d’un bond, tel un félin, promenant un regard dépité sur les lieux qui l’entouraient, tandis qu’un soupir de lassitude franchissait ses lèvres pleines.
Le garçon, dont l’âge se situait dans les dix-huit années, n’était pas très grand, mais ses épaules larges témoignaient d’un acharnement à l’entraînement physique, impression confirmée par les deux épées à lame courte –kodachi- croisées dans son dos. Le manche ouvragé de chacune des deux armes signalaient le haut rang social du jeune homme, et l’acier endormi dans les très peu discrets fourreaux rouge sombre était l’ouvrage d’un excellent forgeron. Des lanières d’un cuir de haute qualité, croisées sur le torse du jeune homme, maintenaient les armes dans son dos.
Les cheveux noirs emprisonnés par un cordon en une haute queue de cheval, il les portait longs à la manière de tout homme issu d’une famille noble. Indomptables, une multitude de mèches folles retombaient sur son front, devant de grands yeux à l’expression farouche et cynique. Tout dans sa posture et sa physionomie reflétait l’indiscipline.
Alors qu’il se déplaçait, une expression agitée sur son visage jeune, un rayon de lumière fit briller l’anneau à son oreille droite, du même argent étincelant que la boucle pendue à son lobe gauche.
Le jeune homme épousseta son kimono bleu gris sur lesquels sinuaient des motifs de couleur claire parmi lesquels on pouvait discerner des feuilles de bambou. Accrochant sa main à la ceinture de tissu richement brodée –obi- qui ceignait sa taille, il commença à faire les cents pas, au risque d’user considérablement les sandales à ses pieds.
« Allez, Koichi, tu t’es entraîné durant des mois en vue de cet évènement, ce n’est pas le moment de douter… »
Le garçon qui bien évidemment se parlait à lui-même, se trouvait être le plus jeune fils du roi Gen, Kurohana Koichi de son nom, et par cela-même le plus insignifiant au sein de la famille. Si le destin des deux aînés revêtait une importance capitale, le sien en revanche se passait de longues réflexions. Tout ce que l’on demandait à ce garçon, c’était de ne pas entacher l’honneur familial. Le jeune prince devait se comporter avec la dignité échue à son rang ; quant à la gloire dont il aurait pu rêver, il n’était pas né assez tôt pour la réclamer.
Ainsi, Koichi passait son temps seul et à l’écart, s’entraînant sans relâche afin d’égaler son grand modèle, de cinq ans son aîné : son frère, Akira. Il voulait prouver à son père et à ses frères qu’il valait quelque chose. Malheureusement, il était encore loin du niveau d’Akira, en témoignaient les nombreuses cicatrices qui parcouraient son dos, traçant des sillons dans sa chair jeune.
Toutefois, ce qui préoccupait Koichi à cet instant précis n’étaient pas les nombreuses blessures qu’il avait accumulé, mais la saison des tournois qui approchait, un évènement particulièrement attendu, aussi bien par les nobles que par les gens du peuple. Trois royaumes accueillaient ces festivités, opposant leurs plus grands sabreurs ; Ashram ouvrait le bal, suivi par le royaume de Yuubae, et enfin, le plus attendu pour Koichi : Kô. Pendant trois jours, des combats avaient lieu dans la capitale, accueillant des guerriers venus de toutes contrées. Promis au vainqueur de l’or bien entendu, mais aussi la reconnaissance et le prestige de se voir inscrit dans l’historique du royaume. C’était là une occasion de se montrer, et aussi d’assurer l’honneur de son rang pour les familles nobles qui cherchaient là le moyen de trouver un bon parti.
Koichi voulait prouver à tous qu’il était le digne successeur d’une lignée de puissants souverains, mais surtout de grands guerriers ayant marqué les générations par leurs nombreux exploits. (espace à retirer, jugé inutile) Serrant les poings, le jeune homme quitta la cour d’une démarche raide, la tête pleine de questions au sujet de ses capacités. Il n’y avait jamais participé, mais espérait bien en être cette fois-ci. (espace à retirer, jugé inutile) Gravissant les trois marches de l’engawa, il s’engouffra dans l’un des couloirs frais qui couraient le long du rez-de-chaussée. Ses pas résonnaient mollement sur le plancher, alors qu’il errait sans but précis, ne sachant quelle direction prendre. Fuir le château lui semblait l’alternative la plus intéressante. Chaque fois qu’il marchait ainsi dans les couloirs, il s’imaginait tel un fantôme arpentant une demeure, sans pouvoir accomplir un quelconque but, dépendant des actes des humains, mais invisible à leurs yeux.
Un air mélancolique se dessina sur ses traits, tandis qu’il parvenait au hall d’entrée. Il s’arrêta soudainement, relevant le visage d’un air surpris en entendant des bruits de pas précipités, martelant le plancher. S’accoudant au mur à côté de lui, il observa silencieusement la silhouette familière qui traversait le hall à grands pas. Il eut à peine le temps de la reconnaître tellement sa démarche était rapide et furieuse. (espace à retirer, jugé inutile) _ Akira ? Murmura Koichi pour lui-même.
Il n’en était pas tout à fait certain, mais il lui semblait avoir reconnu son frère, une expression terrifiante sur son visage, déformé par une colère effroyable. Cette apparition qui n’avait duré que quelques secondes laissa une impression amère à Koichi. Il se demandait ce qui avait bien pu mettre son frère dans un tel état, mais ce qui le préoccupait davantage c’était le mauvais pressentiment que cette simple vision avait provoqué.
Un bruit d’objet brisé retentit soudain dans le couloir, faisant sursauter Koichi, tandis que l’homme furieux hurlait comme un chien enragé. Un tel courroux faisait trembler sa voix au point qu’on eut dit qu’un démon venait de franchir la porte entre les enfers et la terre. Les serviteurs qui passaient par là n’osèrent même pas jeter un regard au prince aîné, vaquant avec un empressement suspect à leurs occupations. La peur se lisait sur leurs traits, tandis qu’ils filaient se réfugier dans le dédale de couloirs du château. (espace à retirer, jugé inutile) Koichi pencha légèrement la tête, observant d’un œil perplexe la silhouette de son frère, arrêtée à l’entrée du hall. Il se tenait appuyé contre l’une des poutres, le poing serré au dessus de sa tête.
Le jeune prince, qui suivait la scène, était plutôt habitué aux colères à répétition d’Akira –il pensait toujours que son frère faisait cela pour se donner en spectacle- mais cette attitude là dépassait ce qu’il avait l’habitude de voir. (espace à retirer, jugé inutile) Koichi plissa les yeux lorsqu’Akira se détacha de la poutre, prenant la direction de la sortie à pas rapides. Il frappa son poing contre la porte, avant de disparaître à l’extérieur. Le jeune homme s’apprêtait à le suivre, lorsqu’un serviteur l’arrêta. (espace à retirer, jugé inutile) _ Koichi-sama, votre père le roi, m’envoie vous quérir. Si vous voulez bien me suivre.
Koichi fronçant un sourcil, dévisagea son vis-à-vis d’un air suspicieux. Le roi ne le faisait jamais mander et le prince ne voyait pas pour quelle raison cela changerait. Aussi loin qu’il se souvienne, c’était bien la première fois qu’une telle situation se produisait. Il en ressentit une légère anxiété, surtout après avoir croisé Akira, dont l’attitude ne le rassurait guère.
« Qu’est-ce qu’il se passe dans ce maudit château ? ». (espace à retirer, jugé inutile) _ A-t’il dit ce qu’il voulait ? Demanda t-il, sans dissimuler sa perplexité. (espace à retirer, jugé inutile) _ Non, mon prince. Seulement de vous conduire à lui.
Emboîtant le pas du serviteur, Koichi prit la direction de la salle du trône, noyé sous un flot de questions qui trouveraient peut-être enfin une réponse. Néanmoins, ce n’était pas pour autant qu’il marchait plus vite, et le domestique fut contraint de ralentir pour ne pas prendre trop d’avance. Au contraire, l’on pouvait même dire qu’il se faisait prier, le jeune prince. Il n’était pas du genre à se précipiter dès qu’on le mandait. Il avait hérité pour cela du côté quelque peu caractériel de sa mère.
« Que me veut-il le vieux ? », songea t-il, le visage grave. (espace à retirer, jugé inutile) Caractériel et insolent. (espace à retirer, jugé inutile) Après de longues minutes à arpenter les couloirs à un rythme de marche des plus lents, Koichi et son air boudeur arrivèrent tout de même devant les cloisons de papier derrière lesquelles se trouvait la salle du trône. Il fixa les portes comme si elles allaient l’engloutir. Dans la tête de Koichi, cela ressemblait presque à l’antre de la bête. Non pas qu’il n’aimât pas son père, mais il avait toujours vu en lieu davantage le souverain que la figure paternelle. Encore une fois, le brun ne se pressa pas pour se présenter devant le roi. Bien au contraire, il se permit un soupir résigné, un bref instant de réflexion, puis il daigna enfin faire signe au serviteur de lui ouvrir les portes. Ceci fait, il pénétra à l’intérieur en jetant des regards alertes partout, comme s’il s’attendait à se faire attaquer aussitôt.
Devant lui, son père se tenait fermement assis sur son trône aux ailes de corbeau. Il le regardait lui. Une attitude qui déstabilisa pendant une fraction de secondes le jeune homme, peu habitué à ce que l’on fasse attention à sa personne. L’ambiance solennelle qui planait dans la pièce le fit frémir et il eut soudainement envie de rebrousser chemin. (espace à retirer, jugé inutile) Néanmoins, Koichi prit une attitude impassible, le visage dénué d’expression. Il s’agenouilla devant son père, plus comme on s’agenouille devant un souverain. (espace à retirer, jugé inutile) _ Relève-toi, mon fils.
A nouveau, le jeune homme eut un léger sursaut. Il s’exécuta silencieusement, ses grands yeux rivés sur le sol. Il ne s’agissait pas vraiment d’une attitude de respect, mais plutôt d’un genre qu’il se donnait afin de rester concentré. Il se sentait toujours sur ses gardes, même devant son père. Il s’attendait à ce qu’on lui demande quelque chose auquel il ne pourrait répondre. Et Koichi n’avait jamais été aussi près de la vérité… (espace à retirer, jugé inutile) _ Koichi, sais-tu quels sont les devoirs d’un souverain ? (espace à retirer, jugé inutile) La voix était claire et posée, avec ce qu’il fallait d’autorité. Koichi releva aussitôt les yeux. Il se permit même de hausser un sourcil.
« Le vieux n’a plus toute sa tête, on dirait », se dit-il, déstabilisé. (espace à retirer, jugé inutile) Craignant le piège dans la question, Koichi, méfiant, répondit au bout de quelques minutes d’hésitation : (espace à retirer, jugé inutile) _ Faire du royaume un lieu de paix. Veiller à l’équilibre économique, au respect des droits du peuple, et maintenir des rapports bénéfiques avec les autres royaumes.
Toutes ces choses semblaient naturelles pour le jeune homme. Selon lui, c’était ce que l’on attendait d’un roi. Cependant, il ne saurait dire comment y parvenir. Après tout, son père ne le lui avait pas demandé. (espace à retirer, jugé inutile) Un sourire étira les lèvres de Gen, ce qui irrita le jeune homme, persuadé qu’il se moquait de lui. Il chercha ce qu’il avait bien pu dire d’idiot, lorsque Gen se mit à rire à gorge déployée, provoquant l’effarement de Koichi. Ce dernier se maîtrisa tout de même afin de rester de marbre devant son père et souverain. (espace à retirer, jugé inutile) _ Quelle naïveté ! Ce que la jeunesse peut débiter comme niaiseries parfois !
Le roi se calma et reprit une posture plus royale sur son trône, tandis que Koichi l’observait d’un air qui semblait dire que Gen venait de perdre l’esprit. (espace à retirer, jugé inutile) _ Néanmoins, cela prouve que tu as encore de l’espoir et des aspirations. Cette réponse me plaît. Et pas seulement parce qu’elle est drôle.
A nouveau, Koichi chercha ce qui avait bien pu le faire rire. Une veine palpita sur son front. Il n’aimait pas être tourné en ridicule, ce qui eut raison de la réserve qu’il affichait jusqu’à présent : (espace à retirer, jugé inutile) _ Vous m’avez fait mander juste pour vous payer ma tête(virgule, mais sinon même en étant son fils, il peut lui parler comme ça Oo ? Il parle au roi tout de même xD) ou je peux espérer qu’il y ait un sens caché derrière votre question ?
Le roi fronça les sourcils, toute trace d’amusement disparaissant de ses traits, alors qu’il demeurait abasourdi par tant d’impolitesse. (espace à retirer, jugé inutile) _ Quelle insolence ! C’est inadmissible ! Tu as vraiment un caractère de cochon ! Finalement, nous avons plus de points communs que je ne le pensais.
La dernière phrase avait été prononcée sur un ton légèrement plus radouci. Koichi ne broncha pas. Il venait de se conduire d’une manière plus qu’impolie, il valait donc mieux ne pas aggraver son cas. D’autant plus que Gen semblait prêt à fermer les yeux sur son attitude. Le faire changer d’avis relevait du suicide. Pour l’avoir déjà vu en colère, à la sortie de conseils particulièrement animés, le jeune prince savait que le souverain pouvait se révéler très irascible. (espace à retirer, jugé inutile) Tendu, car il ne comprenait toujours pas pour quelle raison Gen l’avait fait venir, Koichi sentit ses muscles se crisper devant le nouveau silence qui avait envahi la salle. Ce fut pourtant le souverain qui reprit la parole le premier : (espace à retirer, jugé inutile) _ Un homme a parfois des décisions très difficiles à prendre. Je n’ai pas envie de fuir mes responsabilités, ni de jouer à l’aveugle ou au sourd. Je pourrais mentir au monde entier, ou à moi-même, mais je ne peux pas mentir aux dieux, tu comprends ? Voilà pourquoi tu es ici devant moi.
Pour le prince, ce n’était que du charabia. En vérité, non il ne comprenait strictement rien et se demandait bien plus encore ce qu’il faisait réellement ici ? L’idée que son père ait complètement perdu la raison s’imposa même à lui, et il finit par croire que c’était là seulement un accès de démence passager.
Tout aussi perplexe, il le vit se lever, sa longue tunique pourpre traînant sur le sol. Gen se saisit soudainement de l’épée sacrée, avant de la prendre entre ses deux mains avec la plus grande précaution. Il la regarda longuement et Koichi demeura dans le silence le plus complet, n’osant pas même battre des cils.
Gen, revenu au centre de la pièce, prit soudain une grande inspiration et frappa le sol avec la pointe de Tenbatsu. (espace à retirer, jugé inutile) _ C’est décidé ! Koichi, tu es mon dernier fils, le troisième…
« Non, est-ce possible ? Je suis heureux d’avoir fait ce chemin pour entendre ça… »
Caractériel, insolent et cynique. Koichi était une rareté dans la noblesse. Même l’impétueux Akira était plus diplomate que lui. (espace à retirer, jugé inutile) Koichi n’était pas du genre à prendre des gants. Il n’aimait pas les détours. Ce qu’il ne savait pas encore c’est que la vie était souvent faite de détours. (espace à retirer, jugé inutile) _ … Et tu seras mon successeur, l’héritier de Tenbatsu.
Un nouveau silence, plus pesant cette fois-ci, vint alourdir l’ambiance déjà austère de la salle du trône. S’il y avait bien une chose à laquelle Koichi ne s’attendait pas, c’était bien celle-là. S’il avait pu, il en serait tombé à la renverse. Au lieu de quoi, le jeune homme se borna à fixer son père de ses grands yeux gris comme s’il le voyait pour la première fois. (espace à retirer, jugé inutile) _ Si tu pouvais faire quelque chose à cet air d’imbécile, cela m’arrangerait, lança Gen tout fier de sa remarque.(virgule) Avec une telle attitude, je risque de regretter ma décision.
Comme envoyer promener le roi était une chose qui ne se faisait décidemment(décidément) pas, Koichi opta pour un léger rictus de dépit et adopta un comportement plus digne. Néanmoins, il ne digérait pas l’information et tentait tant bien que mal de se remettre de la nouvelle. Cela lui paraissait complètement irréaliste, au point qu’il se refusait d’y croire.
« S’il se moque de moi, il doit être ravi de ma réaction ! ».
Pour Koichi, ces mots n’avaient aucun sens. Jamais il n’avait été entouré d’attention particulière. Il n’avait pas été maltraité, non. Il était simplement insignifiant aux yeux de sa famille. Pourquoi cela changerait-il du jour au lendemain ? (espace à retirer, jugé inutile) « Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? » (espace à retirer, jugé inutile) _ Et Akira ? Demanda le jeune homme, ayant perdu toute son assurance.
Ce fut la seule question qu’il parvint à formuler. Il ressemblait à un enfant de cinq ans, complètement démuni. Gen soupira longuement, le regard perdu dans le vague. A le voir, il était impossible de douter des tourments intérieurs qui l’animaient. Il semblait las, si las.. (espace à retirer, jugé inutile) _ Il y a quelques années, commença t-il le regard fixe comme s’il revoyait la scène sous ses yeux, je me souviens de ce petit garçon qui vivait au Gynécée. Lorsqu’il a tourné la tête vers moi, j’ai su que je me rappellerais toujours de son visage à cet instant là. Il était sale, maigre, couvert de bleus et il luttait pour ne pas pleurer, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Je ne savais pas ce qu’il lui était arrivé pour qu’il soit dans un tel état, et je crois que je ne l’ai jamais vraiment su.
Il s’arrêta un instant, s’adossant lentement, comme si cela était douloureux, contre le dossier du trône. Il ferma les yeux avec gravité, et lorsqu’il les rouvrit, quelque chose de triste passa dans son regard. (espace à retirer, jugé inutile) _ Ta mère n’a jamais vraiment supporté la vie au Gynécée. Son caractère s’est aigri au fil des années, et ce pour de multiples raisons que tu n’as pas à entendre à ton âge. Kyôna a toujours voué à Akira un profond mépris et j’imagine que l’état dans lequel je l’ai trouvé, c’est à elle qu’il le devait…
Il soupira, tandis que Koichi l’écoutait vider son sac, trouvant cette situation très étrange, lui en confident de ce père qui ne lui avait pratiquement jamais adressé la parole et dont l’œil acéré le suivait parfois comme pour surveiller qu’il ne commette aucune erreur pouvant ternir le blason familial. (espace à retirer, jugé inutile) Koichi avait passé peu de temps avec sa mère. Il se rappelait juste de son éternelle mélancolie, et de cette expression obscure dès qu’Akira apparaissait. (espace à retirer, jugé inutile) Gen reprit de nouveau la parole, avec cette fois-ci plus de dureté dans la voix : (espace à retirer, jugé inutile) _ Akira est l’image même de ce que j’étais plus jeune. Intrépide, impétueux… et avide. Conquérir, posséder, user de la force pour acquérir tout ce que je convoitais, voilà les mots qui rythmait ma vie. L’armée me suivait, mais le peuple me haïssait. Je n’avais que la mort à leur offrir. J’ai toujours pensé qu’Akira était le pendant de Tetsuya.
Koichi resta songeur. Longtemps il avait cru que son père était aveugle à ce qui se tramait au sein de la famille. En vérité, il savait déjà tout. Peut-être même plus encore. (espace à retirer, jugé inutile) _ Pourquoi mettre Akira à l’écart, dans ce cas ? Osa t-il demander d’une voix qui se voulait ferme.
Gen releva la tête, sans vraiment faire attention au ton employé par son fils. Il balaya l’air d’un geste rapide de la main. (espace à retirer, jugé inutile) _ Il y a plusieurs façons de s’extirper(d'extirper) de la colère qu’il y a en lui. Seulement, il a choisi la pire. Je parle en connaissance de cause. Un jour, j’ai ouvert les yeux et j’ai compris que mon devoir était de bâtir et non de détruire. Paradoxalement, Akira se bat parce que c’est ce qui le rend vivant. C’est que l’on appelait dans mon temps un « dieu de la mort ». Je me souviens encore qu’il était un enfant fougueux, déterminé… et parfaitement stupide. Il se mit à rire, un son étrangement sec et dur. (espace à retirer, jugé inutile) _ En prenant son éducation en main, dès qu’il a quitté le Gynécée, son esprit s’est aiguisé. Aujourd’hui, c’est un homme toujours aussi indomptable, mais il sait réfléchir de lui-même. Il voit beaucoup de choses. Peut-être pas autant que Tetsuya, mais il les voit. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il saura gouverner avec sagesse. Je crains la guerre. Ah les discours d’Akira sont si effrayants ! Si effrayants… (espace à retirer, jugé inutile) Koichi se rembrunit, fronçant les sourcils. (espace à retirer, jugé inutile) _ Vous m’avez donc choisi par dépit ? Lança t-il d’une voix morne où se décelait l’amertume. Gen darda ses yeux gris sur son fils. Un regard métallique, aussi tranchant que la plus parfaite des lames. (espace à retirer, jugé inutile) _ Je t’ai choisi parce que tu es capable d’y parvenir. Je t’ai observé, Koichi. Bien plus que tu ne l’imagine. Tu es différent des autres nobles du royaume. Tu ressemble à un oiseau en cage, ici. Je sais que te confier les rênes du pouvoir ne fera que t’emprisonner un peu plus, mais le royaume a besoin d’un esprit comme le tien. Tu n’as pas tout à fait tort de penser que c’est un choix par dépit, mais je suis certain que l’avenir me prouvera que j’ai raison.
Koichi ne su comment considérer ces propos. Cette situation lui semblait bien trop irréelle. Le premier sentiment qu’elle engendra fut d’abord la peur. Une peur si immédiate qu’elle se déversa en lui comme une vague vous percute de plein fouet. (espace à retirer, jugé inutile) Il n’osait y croire, il craignait d’y croire. Le jour où on plaçait en lui un espoir, serait-il capable de ne pas le décevoir ?
Les mains plaquées sur ses genoux, Koichi s’inclina soudainement, sa tête touchant presque le sol. Gen haussa un sourcil, surpris par cette réaction aussi subite que formelle. (espace à retirer, jugé inutile) _ Je suis profondément honoré de la confiance que vous me portez, et je vous en suis profondément reconnaissant, Père. Toutefois… (espace à retirer, jugé inutile) Koichi s’arrêta, cherchant ses mots, le regard rivé sur le sol. (espace à retirer, jugé inutile) - Citation :
- _ Toutefois, je ne peux accepter cet honneur dont vous me gratifiez. Votre héritier est Akira. Il a passé tout son temps à s’entraîner(virgule) et à étudier dans l’unique but de vous succéder un jour. Il est le seul à pouvoir répondre aux attentes du royaume. Akira est un guerrier doué et intelligent, et…
Gen soupira longuement, passant une main sur ses tempes. (espace à retirer, jugé inutile) _ Koichi, je comprends tes doutes et les entends, mais ma décision est prise. Tu ne pourras rien y changer. Ce n’est pas une demande que je formule là, et cela tu ne semble pas l’avoir compris. (espace à retirer, jugé inutile) Koichi se redressa, son visage trahissant ses émotions. (espace à retirer, jugé inutile) _ Père, avez-vous peur d’Akira ?
Le roi braqua son regard d’acier dans ceux de son fils, ses prunelles flamboyant d’une lueur sombre. Koichi soutint pourtant ce contact visuel, fermement décidé à ne pas perdre complètement la face. Il avait besoin de comprendre. Plus que n’importe quoi, il fallait qu’il sache les raisons d’un tel revirement. (espace à retirer, jugé inutile) _ Tu redeviens insolent, Koichi. (espace à retirer, jugé inutile) Le roi se leva d’un bond, marchant jusqu’à la fenêtre, les traits crispés. Son ombre s’étira sur le sol, à cet instant beaucoup plus royale que lui ne l’était. (espace à retirer, jugé inutile) _ Oui, lâcha t-il. Akira me fait parfois peur avec son ambition dévorante. Un tigre qui sort de sa cage, n’est-ce pas effrayant après tout ? Il est encore si jeune et l’armée profite un peu trop de son prestige et son arrogance pour exciter sa soif de conquête. Qui sait si en laissant le trône à Akira, je ne place pas en fait Kitahara Katsuhiro sur le siège du pouvoir…
C’était la première fois que Koichi entendait son père évoquer le Général des armées de Kô –avec lequel il avait tant combattu- en des termes si amers. Pensait-il que le chef de guerre manipulait Akira ? (espace à retirer, jugé inutile) _ Cet homme, poursuivit le roi, aussi héroïque soit-il, n’a jamais su laisser de côté les armes. Toujours en train de nous pousser vers la guerre, je crois qu’il n’a pas été capable d’admettre que je passe un accord avec le royaume d’Ashram, pour instaurer la paix. Gloire et honneur ! Il n’a que ces mots à la bouche !
Koichi l’écoutait ruminer, décelant là un malaise bien plus profond qu’il n’y paraissait. Soudain, Gen releva la tête, dardant (tu l'aime bien ce mot hein ? XD)ses yeux gris sur ceux de son fils. (espace à retirer, jugé inutile) _ Tu es encore là ? Lança t-il, presque sur un ton de reproche. Allez, va ! Médite tout ça et rappelle toi que ce n’est pas une demande.
Koichi fronça les sourcils, s’inclinant brièvement une nouvelle fois, puis il se releva avec un air qui se voulait impassible, comme à son habitude. (espace à retirer, jugé inutile) _ Cela, je pense l’avoir bien compris, Père, répliqua t-il dans l’espoir de faire bonne figure. (espace à retirer, jugé inutile) Une moue perplexe passa sur les lèvres du souverain, qui le jaugea un instant en déclarant : (espace à retirer, jugé inutile) _ Ah bon ? Pourtant, cela n’en a pas l’air, vu ton expression de benêt ! File !
Koichi obéit, et se retira. En franchissant les portes de la salle du trône, il sentit une boule serrer son ventre, et lorsque son regard se posa sur ses doigts tremblants, il comprit que sa vie allait prendre un nouveau tournant. Un tournant qui lui faisait peur, car jamais il ne s’y était préparé. Koichi n’avait jamais craint les imprévus, pourtant celui-là le faisait trembler de tous ses membres. Il avait peur de décevoir les attentes placées en lui, une confiance à laquelle(virgule) jamais il n’aurait pensé pouvoir prétendre. Et surtout, il craignait la réaction que cela pourrait engendrer. (espace à retirer, jugé inutile) Le garçon revoyait l’expression de son frère aîné, si effroyable qu’il préférait ne pas imaginer ce que donnerait une rencontre entre eux deux. Il se sentait en vérité comme un imposteur. Quelle que soit la place qu’on lui donnait au sein de la famille, ce sentiment ne semblait jamais vouloir s’altérer.
Koichi regagna ses appartements, trop anxieux pour oser affronter la face du monde à l’extérieur. Il ne voulait pas qu’on le regarde, ni entendre parler de lui. Paradoxalement, lui qui avait toujours désiré sortir de l’ombre, il n’espérait à cet instant(virgule) que de pouvoir s’y terrer davantage. Sa chambre lui apparut pour la première fois comme un havre de paix, hors du temps.
Une fois qu’il eut refermé le shoji derrière lui, il se laissa glisser le long du mur, fixant l’intérieur de la pièce sans vraiment la voir.
_ Serais-je capable de supporter un tel poids sur mes épaules ? Murmura t-il.
Il ferma les yeux un moment, se plaçant ainsi face à ses propres démons. Son père ne semblait pas lui laisser le choix. Il pouvait toujours abdiquer, mais ne serait-ce pas une fuite ? Pour la première fois, son père l’avait enfin regardé vraiment en face et l’avait même gratifié d’un très grand honneur en le préférant lui à Akira. A cette pensée, Koichi sentait son cœur se réchauffer. Pourtant, son corps demeurait glacé. (espace à retirer, jugé inutile) Il appuya sa tête contre le mur, ouvrant les yeux pour fixer le plafond. (espace à retirer, jugé inutile) _ Je sortirais d’ici une fois que j’aurais les idées claires… - Citation :
Ceci étant dit, il resta dans cette position, à méditer la majeure partie de la nuit. Il ne s’endormit qu’au petit matin, vaincu par la fatigue que toutes ces émotions avaient provoqué.
...
Deux jours passèrent ainsi. Le silence de la chambre opposait un net contraste avec l’effervescence gagnant la cité royale. Gen avait annoncé à ses proches conseillers sa décision, préférant attendre avant de la rendre publique. Puis il en avait informé ses enfants. Seul Akira manquait à l’appel, n’étant pas rentré au château depuis la dernière fois où Koichi l’avait aperçu. (espace à retirer, jugé inutile) Le jeune prince n’était toujours pas sorti de ses appartements. Prenant ses repas furtivement, il retournait ensuite se murer dans le silence. Ran s’en était inquiété, mais Gen lui avait défendu d’aller à sa rencontre, lui ordonnant de le laisser seul. Le roi savait que du temps serait nécessaire pour qu’il accepte un rôle qui ne devait jamais lui revenir, à l’origine.
La nuit avait suspendu son voile au dessus du château. Seules les lumières filtrant à travers les fenêtres rendaient visible la tour sombre du donjon des Kurohana. Ran fit coulisser le shôji afin de profiter de l’air frais du soir. Ses yeux se perdirent dans le ciel sombre parsemé d’étoiles. Un terrible pressentiment la tiraillait et elle espérait naïvement que la nuit engloutirait parmi ses ombres les tourments qui l’agitaient. (espace à retirer, jugé inutile) _ Les jours qui viendront… L’aurore sera rouge…rouge comme le sang…
La brune se tourna vers la faible lumière de la pièce derrière elle. Ses longs cheveux retombèrent dans son dos, sur son kimono clair, dépouillé d’ornements.
Alité, Tetsuya tenait encore des propos étranges, entrecoupé par sa respiration saccadée. La jeune femme revint à l’intérieur de la pièce dans laquelle l’odeur de la maladie semblait incrustée. Une odeur de sueur. La princesse s’assit sur le lit qu’occupait son frère aîné, observant son visage. Etant le jumeau d’Akira, il ressemblait beaucoup à ce dernier et vice-versa. Ses yeux gris avaient cependant une nuance plus douce, un regard étrange, à la fois fiévreux et velouté, où brillait l’intelligence. Ses cheveux noirs s’éparpillaient sur l’oreiller, s’arrêtant sur ses épaules frêles. Quelques mèches se collaient sur son front brûlant, trempé de sueur. Il avait le teint blême et les yeux cernés. Ses traits creusés accusaient une souffrance qui ne semblait jamais vouloir prendre fin. Ran en eut le cœur serré. (espace à retirer, jugé inutile) _ Tu devrais dormir, Tetsuya. (espace à retirer, jugé inutile) « Peut-être que si tu t’endors, tu ne souffriras plus ».
Elle voulut replacer le drap sur le corps de l’aîné de la fratrie, mais celui-ci saisit soudainement le bras de sa sœur. (espace à retirer, jugé inutile) _ Akira…, murmura t-il. (espace à retirer, jugé inutile) Ses lèvres fines se refermèrent en même temps qu’il lâchait Ran, reportant sa main sur son visage.
La princesse maudissait ces instants où elle ne pouvait rien faire. D’autant que le murmure de Tetsuya avait ravivé ses inquiétudes quant à l’absence de son jumeau. (espace à retirer, jugé inutile) Après que son père lui eut appris la nouvelle concernant la succession au trône, Ran avait commencé à craindre que la famille ne se déchire. Elle savait à quel point il était important pour Akira de succéder à son père. Et voilà que son jeune frère sortait de l’ombre de la plus improbable des manières. Un frère auquel elle n’avait jamais vraiment prêté attention. Que pouvait bien ressentir Koichi à cet instant ? Elle ne cessait de se poser la question.
Tournant son regard vers Tetsuya, elle se força à sourire d’un air qui se voulait rassurant. (espace à retirer, jugé inutile) _ Akira n’est pas encore rentré, répondit-elle. Je suis certaine qu’il doit s’entraîner sans relâche. Tu sais comment il est. (espace à retirer, jugé inutile) Tetsuya connaissait bien mieux Akira qu’elle. Un lien plus fort et indéfinissable les unissait, eux qui avaient partagés le même ventre. Ce qu’elle ignorait, Tetsuya, lui, le savait. (espace à retirer, jugé inutile) _ L’aurore sera rouge…
Ran suspendit ses gestes. Elle savait que la fièvre faisait parfois délirer Tetsuya, surtout lorsqu’elle était très forte, mais depuis quelques jours, il répétait souvent ces mots. Un mauvais pressentiment s’insinuait dans le cœur de la princesse, tel un poison déposant son venin. « Que veut-il dire par là ? Devient-il fou ? » (espace à retirer, jugé inutile) Soudain, un bruit semblable à un froissement d’étoffe lui fit tourner brusquement la tête vers l’extérieur. Elle se redressa lentement, le cœur battant, braquant son regard sur la fenêtre grande ouverte.
Une silhouette venait d’apparaître sur le balcon, silencieuse comme une ombre, sa tunique sombre se fondant avec la nuit. Quasiment imperceptible et silencieuse, elle restait là, en équilibre sur la rambarde, nullement gênée par sa position dangereuse. La chambre de Tetsuya se trouvait au troisième étage, culminant à plusieurs mètres du sol.
La silhouette, visiblement masculine, bougea légèrement, posant un pied sur le balcon. L’homme portait une tunique aux manches courtes bordées de fourrure brune, resserrée à la taille par une large ceinture de tissu d’un violet sombre. Son pantalon noir était emprisonné dans des jambières en cuir. (espace à retirer, jugé inutile) L’intrus leva une main pour resserrer le bandeau couleur d’ébène qui ceignait son front, retenant ses cheveux châtains mal coiffés, coupés en bataille en dessous de la mâchoire. Il se tenait droit devant la princesse, les épaules larges et le corps élancé. On pouvait apercevoir sur son bras droit les séquelles d’une grave brûlure courant sur sa peau pâle.
Les muscles de Ran se détendirent lorsqu’elle reconnut cette attitude calme et immobile. (espace à retirer, jugé inutile) _ Natsume…
La jeune femme fixa un moment son interlocuteur, qui n’était autre que son garde du corps, de sept ans son aîné. Son regard s’attardant un instant sur son visage triangulaire à l’expression malicieuse, aux pommettes hautes et anguleuses. (espace à retirer, jugé inutile) Le dénommé Natsume(virgule) soutint l’échange de ses yeux légèrement obliques, à la surprenante couleur d’un brun-rougeâtre. Le plus frappant dans ce regard résidait cependant dans ses pupilles fendues, de la même manière que celles d’un félin ; Un trait inhérent au peuple de Yuubae.
Son éternel sourire moqueur lui avait valu le surnom « Face de Renard ». (espace à retirer, jugé inutile) _ Ran-sama, dit-il, comme vous me l’avez ordonné, j’ai suivi votre jeune frère… (espace à retirer, jugé inutile) A ces mots, la princesse s’affola. (espace à retirer, jugé inutile) _ Comment va-t-il ?!(Même remarque que dans la précédant chapitre, pas de "!" après un "?") Il doit être dans tous ses états ! Crois-tu que je puisse faire quelque chose pour l’aider ?! Les femmes n’ont aucun pouvoir, malheureusement… Je sais que je n’ai jamais vraiment prêté trop d’attention à Koichi, mais… et si je… et si lui… (Il faudrait que tu indique les pauses qu'elle fait, qu'elle hésite, enfin à toi d'étoffer, car sinon, ça ne fait pas très naturelle)
Le dénommé Natsume se racla la gorge devant l’attitude quasiment hystérique de la jeune femme, se demandant quelle allait être sa réaction lorsqu’il pourrait enfin lui faire part de ses observations. Du moins, en avait-il déjà une petite idée… (espace à retirer, jugé inutile) Attentif, il profita de l’instant où la jeune femme fit une pause pour reprendre son souffle, déclarant nonchalamment : (espace à retirer, jugé inutile) _ Et bien… Il dort.
Un silence pesant s’installa dans la pièce, entrecoupé par la respiration saccadée de Tetsuya qui avait sombré dans un sommeil agité. (espace à retirer, jugé inutile) Ran restait muette de stupéfaction, la bouche ouverte. Un léger sourire amusé étira les lèvres de Natsume devant ce visage si peu princier. (espace à retirer, jugé inutile) _ Ran-sama, il serait dommage que vous avaliez un moustique à rester ainsi…
Le ton était poli(virgule) et dénué de tout sarcasme. On aurait vraiment dit qu’il le pensait réellement. Un trait unique chez Natsume, qui déroutait toujours Ran et ce malgré ses six années de service auprès de la princesse : elle ne savait jamais s’il plaisantait(virgule) ou s’il était sérieux. Il s’arrangeait toujours pour rester cordial et agréable, de façon à ce qu’on ne puisse rien lui reprocher. (espace à retirer, jugé inutile) _ IL QUOI ?! (Oulah, grand dieu non ! Dans une fan-fiction, ça peut passer, mais pas en roman, retourne au minuscule et marque sa réaction après et n'oublie pas de choisir entre ton point d'interrogation et, ton point d'exclamation ) (espace à retirer, jugé inutile) _ Ran-sama, vous allez réveiller Tetsuya-sama, remarqua très justement l’homme sans se départir de son calme.
Ran s’arrêta et passa nerveusement une main dans ses cheveux, jetant un coup d’œil à son frère aîné, toujours endormi. (espace à retirer, jugé inutile) _ Hum… Oui, pardon. Je m’emporte un peu. Mais enfin, Koichi vient d’apprendre qu’il allait succéder au trône, une place qui revenait en principe à Akira qui plus est et… et il dort ?!(idem que plus haut) Rah, quel enfant pénible ! (espace à retirer, jugé inutile) _ Ran-sama, vous recommencez à vous énerver. (espace à retirer, jugé inutile) La jeune femme se racla la gorge, ses sourcils froncés assombrissant son joli visage. (espace à retirer, jugé inutile) _ … (Ne commence pas "...")Pardon. Je me calme. Mais avoue qu’il est pénible quand même…
La faible lueur des bougies éclaira le visage malicieux de Natsume. Ses yeux rougeâtres et plissés se baissèrent, attirés comme des aimants par un objet scintillant dans la main de la princesse. (espace à retirer, jugé inutile) _ Pourriez-vous lâcher le peigne que vous tenez entre les mains ? Vous le dirigez vers moi d’une drôle de façon et j’avoue que c’est assez troublant.
La brune, interloquée, constata qu’elle serrait son peigne en argent, le pointant sur Natsume de telle sorte qu’on aurait pu penser qu’elle s’apprêtait à l’agresser, chose aussi impensable que ridicule. (espace à retirer, jugé inutile) Ran posa l’objet en se raclant la gorge, toisant Natsume pour se donner contenance, ce qui n’eut pas un grand effet sur ce dernier. (espace à retirer, jugé inutile) Elle soupira, ayant soudainement l’impression d’être la seule à s’agiter ainsi. Son père lui avait déjà dit de laisser le jeune homme tranquille, Tetsuya n’avait pas affiché d’expression particulière mis à part de la surprise, posant seulement quelques questions de manière très formelle au roi. Quant à Natsume, il semblait presque se moquer d’elle, aussi Ran se demandait-elle pourquoi elle ne pouvait se détacher de ce sentiment si dérangeant qui la suivait depuis l’annonce de Gen. (espace à retirer, jugé inutile) _ Koichi est si déroutant, laissa t-elle tomber. Je ne le comprends pas. Il devrait être terrifié ou quelque chose d’approchant. (espace à retirer, jugé inutile) _ Peut-être essaye t-il seulement de ne pas vous effrayer à vous, Ran-sama. Vous et les autres.
Ran leva ses yeux gris vers son garde du corps. On pouvait y lire une grande confusion(virgule) et quelque chose ressemblant à de l’inquiétude. (espace à retirer, jugé inutile) _ Que veux-tu dire ? Demanda t-elle. (espace à retirer, jugé inutile) Un sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de Natsume. (espace à retirer, jugé inutile) _ Seulement ce que je viens de dire. (espace à retirer, jugé inutile) Le garde du corps s’inclina poliment. (espace à retirer, jugé inutile) _ Si vous n’avez plus besoin de moi, je prends congé.
Avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il disparut avec la même rapidité avec laquelle il était apparu. (espace à retirer, jugé inutile) Restée seule avec Tetsuya, la jeune femme soupira. (espace à retirer, jugé inutile) _ Natsume, pourquoi ne réponds-tu jamais à mes questions ?
Elle ne savait que peu de choses sur Natsume, mis à part qu’il venait du royaume du Yuubae. Lorsqu’il était arrivé à Mille-Rivière, il avait plus l’aspect d’un fugitif que d’un simple voyageur, et il le savait. Natsume n’avait pas voulu mentir, mais ce n’était pas pour cela que le roi et sa famille en avait appris davantage sur lui. Au contraire, il semblait particulièrement doué pour éluder les questions. Néanmoins, Ran n’avait souhaité personne d’autre que lui pour être à son service.
Elle avait beaucoup supplié son père pour qu’il accepte. L’aspect de Face de Renard jouait en sa défaveur, Gen lui trouvant une allure de voleur et de barbare. Le fait qu’il soit originaire de Yuubae n’avait guère arrangé la piètre estime que le souverain lui portait, mais il avait fini par céder devant l’insistance de Ran. (espace à retirer, jugé inutile) C’est au temple qu’elle avait rencontré Natsume. Ils avaient échangé quelques mots, et malgré l’ironie mordante de l’homme, les propos durs qu’il avait énoncé avec honnêteté avait inspiré confiance à la princesse. Elle ne voulait pas à son service quelqu’un qui lui serve des paroles toutes faites, et mielleuses.
Natsume parlait peu, se mouvait comme une ombre et prenait à cœur son travail. Il était impossible de savoir ce qu’il avait dans la tête(virgule) et il ne se confiait jamais. Il écoutait Ran dès qu’elle avait besoin de parler, sans se mêler plus que nécessaire de ses affaires, et il exécutait avec une efficacité déconcertante ses ordres. Parfois, il semblait se moquer d’elle mais il restait toujours cordial. (espace à retirer, jugé inutile) La brune soupira, s’asseyant sur le rebord de la fenêtre où elle avait posé ses livres. Elle en ouvrit un au hasard. Elle se reposait beaucoup sur Natsume(virgule) et elle en avait conscience. Elle s’en voulait d’avoir tant besoin de sa présence, mais il était le seul à lui dire franchement les choses. Ran savait qu’elle pouvait compter sur lui.
La jeune femme posa son front sur la couverture du livre. (espace à retirer, jugé inutile) _ J’ai l’air d’une assistée, c’est tellement pitoyable ! Il faut vraiment que j’arrête de me reposer sur Natsume ! Je dois apprendre à me débrouiller seule ! Il n’y a qu’ainsi que je pourrais servir les intérêts du royaume !
Sur ces bonnes résolutions, la brune se redressa, son regard flamboyant d’une énergie soudaine. Mais très vite ses épaules se relâchèrent, lorsqu’elle prit conscience que les problèmes qui l’encombraient ne se réglaient pas à coups de bonne volonté. (espace à retirer, jugé inutile) _ Si seulement Père ne pensait pas tout le contraire…
Elle posa ses yeux sur le visage endormi de son frère. Il respirait plus calmement, et elle soupira de soulagement en constatant, la main posée sur son front, que la fièvre avait quelque peu chuté. Il semblait moins brûlant. (espace à retirer, jugé inutile) _ Que dois-je faire, Tetsuya ?
Ran ne reçut aucune réponse de la part de l’aîné. Il dormait bel et bien, d’un sommeil plus paisible que précédemment. Seul un murmure à peine audible franchit ses lèvres : « L’aurore sera rouge ».
Bonne suite de chapitre ! Tu prend le temps de faire découvrir tout tes personnages, et c'est bien ! - je prend pas assez le temps moi ;-;, je devrais, d'ailleurs le chapitre 3 ou 4 sera consacré à ça- Merci de m'avoir inspirée x) Bon je passe au chapitre 3 ^^ j'éditerai par contre cette fois je pense. | |
| | | Sklaërenn
Messages : 66 Date d'inscription : 01/06/2013 Age : 30 Localisation : Et si je vous disais que je reviens du monde astrale ?
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Jeu 4 Juil - 20:22 | |
| Eh bien non, en fait, ça va faire trois posts à la suite, car sinon la deuxième partie du chapitre 3 ne rentrera pas ^^ - Chapitre 3 partie 1:
- Citation :
Chapitre 3: Le sifflement des serpents (partie 1)
Je le poste en deux parties car le chapitre est trop long pour être posté en une seule fois. Okey chef !
L’aube commençait à poindre(lui aussi tu l'aime bien ^^), une lumière froide se déversant depuis le ciel moucheté de nuages grisâtres jusqu’à l’horizon. De fins rayons trouaient ce manteau cotonneux et morose, apportant une éphémère sensation de chaleur, tandis que la nuit se retirait peu à peu sur la colline du temple.
Le jour éclairait le pas souple de Koichi, lui dévoilant les marches qui conduisaient à l’enceinte religieuse. Les traits tirés, le jeune homme entreprit de grimper cet escalier de pierres escarpées, un accès difficile au repère des moines. (espace à supprimé, jugé inutile) A chaque pas qu’il esquissait vers l’avant, la lumière perçait un peu plus le ciel matinal, et Koichi espérait pouvoir atteindre le haut de la colline en même temps que le soleil. Il avait choisi délibérément de se rendre au temple au lever de l’astre, désirant graver sa décision avec l’apparition d’un nouveau jour. Il espérait qu’à cette heure matinale, les dieux lui prêteraient leur oreille et seraient les premiers témoins de son choix. (espace à supprimé, jugé inutile) Car oui, Koichi avait bel et bien réfléchi durant ces nombreuses journées à demeurer cloisonné à l’intérieur de ses appartements. De jour(virgule ?) comme de nuit, son esprit était resté accaparé par les paroles de son père. Et là encore, alors qu’il poursuivait son ascension, il entendait toujours la voix de Kurohana Gen, impérieuse, sans appel. Il sentait l’ombre délaisser sa peau. Le jeune prince réfrénait(refrénait) alors sa peur, engageant un nouveau pas vers l’avant. (espace à supprimé, jugé inutile) Les murs du temple lui apparurent peu à peu, le soleil se dessinant telle une tâche lumineuse dans le ciel, ses rayons se déployant sur le gris des nuages. Un gris qui se refléta jusque dans le regard de Koichi qui venait de redresser la tête, ses yeux tel un miroir renvoyé aux cieux.
Le jeune homme secoua la tête, et finit de gravir l’escalier d’un pas plus assuré. Ses cheveux se fondaient avec le noir brillant de sa tunique en soie, dont le col remontait jusqu’à son cou, fermé par un lacet couleur crème. Des dragons blancs s’enroulaient sur son torse et dans son dos. Le vêtement descendait jusqu’au dessus des genoux, ouvert sur les côtés, laissant apparaître son pantalon d’un gris très clair, resserré en bas par de larges bandes de tissu. (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi atterrit devant les deux statues de corbeau gardant le temple. Elles dardèrent leur œil de pierre sur lui et il leur répondit par un bref coup d’œil, avant de tapoter familièrement la tête du premier corbeau. (espace à supprimé, jugé inutile) Un bref sourire se dessina sur ses lèvres, et il s’apprêtait à continuer son chemin lorsqu’une ombre vint obscurcir son champ de vision. (espace à supprimé, jugé inutile) Devant l’entrée, campée dans toute sa dignité, se détachait une silhouette altière, aussi glaciale que l’air frais du matin. Ses cheveux noirs, partiellement retenus à l’arrière de sa tête par un cordon blanc, retombaient en mèches éparses sur un visage d’albâtre à l’expression grave et au sourire amer, surplombé par deux yeux dans lesquels luisaient des joyaux de colère.
Comme pour accentuer son air maussade, il avait revêtu une tunique en lin d’un bleu cobalt, resserrée au niveau des poignets par des manchettes noires qui faisaient ressortir l’argent brillant des anneaux à ses doigts. Par-dessus, il portait une courte veste sans manche d’un bleu glacé, bordée d’une épaisse fourrure claire sur le côté droit du vêtement. (espace à supprimé, jugé inutile) Une large ceinture orangée, ornée à outrance de motifs entrecroisés, retenait son katana à son flanc gauche. Sa main reposait actuellement avec nonchalance sur le manche, prête à glisser à tout instant jusqu’à son fourreau. (espace à supprimé, jugé inutile) Akira toisa son cadet qui le considérait avec surprise, ne s’attendant visiblement pas à le trouver là. Ses lèvres fines prirent un pli des plus sévères. Toute l’indignation et la colère se lisait dans son regard, aussi n’éprouva t-il pas le besoin d’ouvrir la bouche, s’apprêtant à quitter les lieux sans plus de cérémonie.
Seulement Koichi avait des choses à dire à Akira, raison pour laquelle il lui empoigna le bras avant que l’épéiste ne disparaisse à nouveau. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Il faut qu’on parle, dit-il le jeune homme en tournant la tête vers l’aîné.
Lentement, Akira pivota la tête lui, lui décochant un regard de dégoût qui aurait fait frémir n’importe qui d’autre. Cependant, le stoïque Koichi soutint l’échange quelques secondes, un bref instant avant de détourner les yeux, gêné par la situation dans laquelle ils se trouvaient respectivement. Le jeune prince savait ce qu’il était aux yeux de son frère : un imposteur et un voleur. Lui-même ne lui donnait pas totalement tort.
Akira se dégagea brusquement de la poigne du cadet, mais il ne quitta pas les lieux pour autant. Au contraire, il se plaça face à Koichi, la main toujours posée sur le manche de son katana. (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi sentit que la conversation s’engageait mal. Toutefois, il prit son courage à deux mains pour ne pas reculer. Il devait dire ce qu’il avait sur le cœur. Finalement, les dieux ne seraient peut-être pas les premiers témoins de sa décision. Ce serait Akira. « Celui à qui cette décision fait sûrement le plus de tort », songea t-il amèrement. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne veux pas du trône, déclara le jeune homme sans préambule.
Il fit une pause, le temps de scruter le visage de son frère, à la recherche de la moindre émotion. Constatant que ce dernier demeurait de marbre, il poursuivit, un brin décontenancé : (espace à supprimé, jugé inutile) _ J’en informerais Père aujourd’hui même.
A nouveau, Akira n’exprima pas la moindre réaction. Il resta simplement campé fièrement devant Koichi, le dépassant de sa haute stature.
Le jeune prince en fut un peu plus déstabilisé, s’attendant à au moins quelques mots. Au lieu de cela, son interlocuteur demeurait telle une statue de glace, imperturbable et hermétique. (espace à supprimé, jugé inutile) Lorsqu’Akira prit enfin la parole, il déclara simplement d’une voix froide : (espace à supprimé, jugé inutile) _ C’est tout ce que tu avais à dire ?
Koichi ne répondit rien, ne sachant pas quoi rajouter d’autre. Il s’était imaginé son frère rassuré à l’entente de sa décision. Alors pourquoi semblait-il si fermé ? On aurait dit que cela ne lui faisait absolument rien. (espace à supprimé, jugé inutile) Pour confirmer cette impression, Akira tourna les talons, la tête haute,(point) sans jeter un regard de plus à Koichi, de la même façon que si ce dernier avait été invisible. L’aîné descendit les marches, sa silhouette disparaissant petit à petit du champ de vision du jeune homme.
Koichi se gratta la tête avec un air désemparé, comprenant que la situation était bien plus tendue qu’il ne l’imaginait. (espace à supprimé, jugé inutile) Derrière lui, le soleil déployait ses rayons sur la colline, loin des tribulations fiévreuses de la Cour.
o0o
Ce matin là, à la même heure, Ran arpentait les couloirs du château, espérant calmer sa nervosité croissante. Mais force était de constater que plus elle approchait de sa destination, plus elle gagnait en anxiété. (espace à supprimé, jugé inutile) Quelques jours auparavant, la princesse avait tenté de discuter avec Koichi, mais ce dernier refusait de recevoir qui que ce soit. Ce jour même, des serviteurs lui avaient même annoncé que le jeune prince était sorti tôt. Où, elle n’en savait rien. (espace à supprimé, jugé inutile) Ran n’avait pas pour habitude de s’inquiéter pour Koichi ; elle n’y prêtait jamais la moindre attention. Non pas qu’elle éprouvât du mépris pour son frère, seulement ses aînées l’accaparaient déjà suffisamment. A côté de cela, la princesse était contrainte d’étudier de nombreuses heures par jour, afin d’honorer le rang qui était le sien. En vérité, elle s’ennuyait à mourir et aurait donné n’importe quoi pour rejoindre ses frères et observer chacun de leurs mouvements lorsqu’ils s’entraînaient à l’épée. L’art du maniement du sabre la fascinait. Lorsque sa concentration se trouvait au plus mal, elle se prenait à imaginer qu’elle parcourait le royaume, katana en main, guerrière anéantissant les ennemis du royaume. Seulement, ce genre de « fantaisies » n’était pas du goût des professeurs, qui se chargeaient de la faire redescendre de son nuage. L’étude de la musique, l’art de la conversation, la broderie, la cérémonie de thé, c’est à cela qu’elle devait se consacrer pleinement.
Le bruit de ses sandales se répercutant sur le plancher, légèrement adouci par un froissement d’étoffe, Ran traversa le couloir dépouillé de décoration, sa frêle silhouette se découpant entre les poutres rougeâtres alignées tout le long. La couleur vive de sa longue robe turquoise aux bordures dorées rehaussa durant cette traversée l’allure austère du château de Gen. (espace à supprimé, jugé inutile) Bien qu’elle soit habituée à cette vie dans cette immense demeure, elle se sentait parfois étouffer au sein de cette ambiance pesante et lugubre. Les couloirs du château s’accordaient parfaitement avec le symbole du royaume : le corbeau. Mystérieux et sombres.
Les cheveux tressés, coiffés en chignon sur sa nuque et parés de peignes en or, auxquels pendaient de somptueux bijoux représentant fleurs et papillons, la princesse avait belle allure, mais ce n’était pas là l’une des raisons qui l’avait poussé à faire un effort sur sa tenue. Si elle souhaitait paraître irréprochable ce matin là, c’est parce qu’elle se rendait dans le bureau de son père, afin de lui demander une fois de plus de bien considérer la situation. Elle connaissait le roi et savait parfaitement qu’il prêterait plus facilement l’oreille à sa requête si elle faisait bonne figure et honorait son rang, comme il l’avait maintes fois exigé d’elle. (espace à supprimé, jugé inutile) Elle ne parlerait pas du mariage, ni de sa contrariété, seulement du préjudice que subissait Akira et de la position délicate dans laquelle il plaçait Koichi. En effet, la princesse craignait le pire pour sa famille.
Alors qu’elle arrivait en vue de la cloison derrière laquelle se trouvait le bureau du roi, des éclats de voix lui parvinrent. Trop curieuse –un défaut que jamais elle n’avait réussi à corriger- Ran s’approcha à pas lents, sur la pointe des pieds, veillant à ne faire aucun bruit. Elle colla son oreille près du shoji, espérant entendre ce qu’il se disait. Et comme les deux voix masculines élevaient le ton, son vœu n’eut aucun mal à s’exaucer. (espace à supprimé, jugé inutile) _ …(retire les "...") Nos soldats deviennent oisifs, notre puissance militaire que l’on disait si grande s’affaiblit au fil des années ! Bientôt, les bandits reviendront hanter le royaume et vous ne pourrez rien faire,(À supprimer) cette fois-ci, pour les empêchez de sévir ! Est-ce là ce que vous voulez, Votre Majesté ?!(Choisis, point d'interrogation ou d'exclamation, mais pas les deux)
Ran eut du mal à reconnaître la voix masculine qui s’adressait au roi, tremblante sous le coup de la colère. Elle lui semblait pourtant étrangement familière, sans qu’elle parvienne pour autant à mettre un nom dessus. Et puis qui pourrait bien oser s’adresser ainsi à son père ? (espace à supprimé, jugé inutile) Ce dernier ne tarda d’ailleurs pas à répliquer avec autant de véhémence : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Alors que me proposez-vous, Général ?!(idem que plus haut) Déclarer la guerre à nos voisins ?!(Idem) Imposer un temps de crise une nouvelle fois à notre peuple ?!(Idem) Vous perdez l’esprit !
Il y eut un temps de silence, et Ran rapprocha un peu plus son oreille, mordillant sa lèvre inférieure. Le Général Kitahara… .(enlève ce point qui traînasse pour rien ) Lui d’ordinaire si calme, elle ne l’avait jamais entendu hausser le ton de cette façon là. Elle fut encore plus étonnée de constater qu’il le faisait en s’adressant à son roi. (espace à supprimé, jugé inutile) La princesse retint son souffle, se sentant un peu coupable d’épier une conversation si importante. Seulement, elle ne parvenait pas à s’éloigner. (espace à supprimé, jugé inutile) Kitahara Katsuhiro reprit la parole, sur un ton plus respectueux où se percevait néanmoins une pointe d’acidité. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Votre Majesté, toutes ses années je vous ai servi, allant jusqu’à vous donner ma vie. Je l’ai fait en mon âme et conscience, et je n’ai pas le souvenir d’avoir un jour exigé quoi que ce soit en échange. C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous demande…
Un rire s’éleva soudainement, coupant court aux paroles du Général. Un rire plein de cynisme que Ran s’étonna d’entendre de la bouche de son père. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Kitahara Katsuhiro, tu m’as toujours bien servi et je ne doute pas que tes pensées sont sans cesse motivées par la gloire de notre royaume. C’est pourquoi, j’ai fermé les yeux sur ce que tu semblais exiger que je te donne. Mais maintenant, je te le dis clairement : c’est quelque chose que tu n’auras jamais de mon vivant.
Ran se pencha un peu plus, sa curiosité piquée au vif. Qu’est-ce que le Général Kitahara pouvait bien exiger de Gen et que ce dernier refusait de lui donner ? (espace à supprimé, jugé inutile) La voix du Général se fit alors plus troublée, plus hésitante. Mais au fur et à mesure, il reprit son assurance, la colère reprenant peu à peu le dessus. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ashram et Yuubae nous pissent dessus depuis des années maintenant ! Nous aurions pu écraser le premier si vous n’aviez pas signé ce traité avec Nobu Kaito ! Maintenant, le nouveau roi a rallié une partie des Terres de l’Ouest ! S’il décide un jour de se tourner vers le sud, nous aurons bien du mal à l’arrêter ! Quant au deuxième, nous aurions dû l’anéantir depuis longtemps pour l’affront qu’ils ont fait subir à votre grand-père, feu Kurohana Fubuki ! Yuubae a trahi Kô et jamais ils n’ont été punis ! (espace à supprimé, jugé inutile) _ Que de propos enfiévrés ! Vous devriez réfréner(refréner) votre passion, mon vieil ami ! Je ne voulais pas imposer plus de douleur à mon peuple, raison pour laquelle, je vous le rappelle une nouvelle fois, j’ai signé cet accord avec Nobu, un traité qui tient encore aujourd’hui. Et en ce qui concerne Yuubae, je pense qu’ils ont été suffisamment châtiés par les dieux avec la guerre civile qui ravage leurs contrées.
Les voix reprirent une tonalité normale, de sorte que Ran ne pu entendre la suite. Toutefois, les paroles échangées de façon virulente restaient gravées dans son esprit. Ran savait que le Général avait toujours reproché à son père d’avoir signé un accord de paix avec l’ancien roi d’Ashram. Le peuple avait acclamé Gen, y voyant là un miracle des plus inespérés, le souverain de Kô les ayant habitués pendant de nombreuses années à la guerre et au massacre. (espace à supprimé, jugé inutile) Kitahara semblait toujours redouter un coup de poignard dans le dos de la part d’Ashram. Jamais il n’avait fait confiance au royaume situé au nord de Kô, séparé par le Fleuve des Larmes. Les alentours n’étaient plus que ruines et les batailles n’avaient laissé à cet endroit qu’une terre infertile et dévastée.
Quant à Yuubae, le royaume duquel venait Natsume, la situation était plutôt tendue, et le sujet tabou. D’après ce qu’elle avait pu lire dans les livres d’Histoire, l’arrière grand-père de Ran était venu en aide au royaume de l’est, alors sous le règne d’Izuru Ryô. Seulement, la guerre avait fait rage, l’éternel combat entre Kô et Ashram reprenant de plus belle. Et lorsque Yuubae devait garnir les rangs de Kô, Izuru Ryô et ses hommes avaient retourné leur veste, laissant Kô dans une posture des plus inconfortables. Ashram avait ainsi pu prendre le dessus, conduisant à la mort de Kurohana Fubuki. (espace à supprimé, jugé inutile) Depuis, l’eau avait coulé sous les ponts, mais le peuple de Kô n’avait jamais oublié cet évènement(événement), considéré comme une haute trahison. Chacun disait que l’on ne pouvait faire confiance à ceux de Yuubae, que leur terre, aujourd’hui rongé par la guerre civile, n’engendrait que des traîtres et des fourbes de la pire espèce.
Alors que la princesse se remémorait ses leçons, essayant de comprendre le conflit qui opposait son père au Général, des bruits de pas la surprirent. Elle s’éloigna le plus vite possible de la cloison, faisant semblant d’arriver à l’instant. (espace à supprimé, jugé inutile) Le shoji coulissa et la jeune femme se retrouva face à un homme qu’elle connaissait bien de vue. Il était difficile de ne pas le reconnaître à son profil de rapace, son nez aquilin surmontant des lèvres fines et sèches, inaptes au sourire. Le teint légèrement mat, son visage taillé à coup de serpe se dessinait par des traits secs, lui conférant sans cesse une mine sévère, aussi austère que les couloirs du château. Des yeux minces et étroits, d’un bleu glacial, se posèrent sur la princesse, se parant d’une lueur plus paisible à sa simple vue. Son regard, semblable à celui d’un aigle à l’affût d’une proie, était d’autant plus perçant qu’il contrastait énormément avec les cheveux bruns et ternes qu’il coiffait en arrière, maintenus dans un chignon à l’arrière de sa tête. Un mince bandeau gris ceignait son front aux plis marqués.
Kitahara Katsuhiro avait la quarantaine passée, mais quel que soit son âge, il n’avait jamais été beau, ce qui n’était pas peu dire. Les femmes le trouvaient laid, à la différence de Kurohana Gen qui avait joui par le passé d’une forte popularité. Katsuhiro ne se départait jamais de ce masque invisible frappé des mots « devoir », « gloire » et « honneur ». C’était un homme sérieux, taciturne et peu loquace. D’une manière générale, il était peu apprécié à la Cour. Sa compagnie n’était désirée que parce que sa gloire d’antan semblait rejaillir sur ses interlocuteurs. Une gloire que lui-même regrettait amèrement depuis que Gen avait signé le traité de paix avec Nobu Kaito. (espace à supprimé, jugé inutile) Le Général s’inclina devant la princesse Ran, dans une attitude tout à fait formelle qui n’allait guère à cet homme bourru. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ran-sama, dit-il simplement en guise de salut.
Ran inclina la tête à son tour, sentant son corps se raidir subitement. Elle n’avait jamais vraiment porté le Général dans son cœur, effrayée par l’aura écrasante qui émanait sans cesse de lui. Il portait à cet instant l’austère tenue officielle de l’armée de Kô, décorée d’un insigne indiquant son haut grade. Une armure de couleur métallique recouvrait son corps, ciselée de motifs dont l’emblème de Kô, protection menaçante dont les épaulettes pointaient dangereusement sur les côtés, par-dessus des vêtements à l’austère couleur d’un bleu-gris sombre. Le tout était accompagné de jambières et gantelets aux manchettes couvrant la totalité de ses avant-bras. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Général Kitahara, répondit Ran avec la même formalité, les mains jointes sous les longues manches de sa robe.
Elle redressa la tête, observant brièvement l’homme face à elle avant de détourner les yeux, gênée par la façon dont il la regardait. Kitahara ne s’embarrassait jamais de pudeur. La princesse n’aimait pas ce regard qu’elle jugeait trop… insistant. (espace à supprimé, jugé inutile) L’homme de guerre allait poursuivre son chemin, mais Ran l’arrêta d’un geste après avoir dégluti, peu désireuse de rester plus longtemps en sa présence, mais s’obligeant à le faire. Malgré l’état dans lequel il se trouvait quelques instants auparavant dans le bureau de son père, Ran souhaitait recueillir son opinion sur le choix de Gen quant à la succession au trône. Il lui semblait qu’à cet instant, le Général serait plus apte à lui répondre en toute franchise. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Général, je suppose que vous connaissez la décision de mon père à propos de l’héritier au trône…
L’intéressé se tourna vers Ran, plantant son regard de rapace dans le sien. Il hocha simplement la tête, avant d’ouvrir la bouche, passé un instant de silence. (espace à supprimé, jugé inutile) _ En effet, je suis au courant. (espace à supprimé, jugé inutile) Il répondit simplement, et Ran comprit que malgré leur accrochage, Kitahara ne lâcherait rien si facilement. Il demeurait un homme au service de son roi. (espace à supprimé, jugé inutile) Rassemblant son courage, la jeune femme rebondit : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Pardonnez mon attitude, j’aurais seulement souhaité entendre votre opinion à ce sujet. (espace à supprimé, jugé inutile) Une expression surprise passa sur les traits du Général. Il n’eut cependant aucune hésitation en répondant : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Il ne m’appartient pas de juger les ordres de mon roi, Ran-sama…
« Les paroles d’un homme d’honneur », se dit la princesse. Pourtant, quelque chose la dérangeait constamment en présence du Général. Etait-ce(Était-ce) à cause de cette attention particulière qu’il lui témoignait ? D’ailleurs, elle ne saurait dire ce que ces égards traduisaient. Elle craignait souvent de le savoir, aussi se forçait-elle à fermer les yeux. (espace à supprimé, jugé inutile) Elle se mordit la lèvre, hochant légèrement la tête. Elle allait s’excuser pour avoir posé une telle question, lorsque Kitahara ajouta, presque à regret, après avoir observé la jeune femme : (espace à supprimé, jugé inutile) _ … (enlève les points de suspensions)Aussi insensés soient-ils.
Ran se redressa, surprise de cette confidence lancée de façon anodine. Ainsi, Kitahara ne partageait pas le point de vue de Gen.
« Cela n’a rien de bien étonnant dans un sens, lui qui a reconnu la valeur d’Akira… ». (espace à supprimé, jugé inutile) _ Merci pour votre honnêteté, Général. Veuillez m’excuser d’avoir abuser ainsi de votre temps. J’imagine que vous êtes très occupé. (espace à supprimé, jugé inutile) A peine achevait-elle sa phrase qu’il répliquait aussitôt : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Vous ne me dérangez jamais, Ran-sama.
Il s’avança légèrement, s’inclinant devant la jeune femme, de façon toujours aussi formelle. Ran trouva qu’il se tenait un peu trop près d’elle. Seulement, au moment même où il penchait la tête en guise de salut, il se ravisa, esquissant un pas rapide sur le côté, l’air alerte, tandis qu’un sifflement strident fusait jusqu’aux oreilles de Ran. Celle-ci eut à peine le temps d’écarquiller les yeux de surprise que le bras de Kitahara s’était délié à une vitesse formidable, sa main empoignant au vol un couteau de jet, lancé avec une parfaite précision en direction de sa tête. Du sang coula le long des doigts du Général, alors qu’il posait les yeux dessus, inspirant bruyamment, son visage exprimant à la fois surprise et colère. (espace à supprimé, jugé inutile) Les yeux de Ran s’agrandirent à la vue de l’arme. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Qu’est-ce que… (espace à supprimé, jugé inutile) Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une silhouette se détachait dans l’ombre du couloir, toute de noir vêtue. (espace à supprimé, jugé inutile) Kitahara grommela, son regard lançant des éclairs en direction de l’ombre. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Une chance que je ne me laisse plus berner par ce genre d’avertissement !
Il laissa tomber l’arme de jet d’un geste vif et emprunt d’animosité, inclinant brièvement la tête en formulant un cordial « mes respects, Ran-sama », puis il tourna les talons, sa silhouette massive s’évanouissant à l’autre bout du couloir.
Interloquée par son attitude, Ran se tourna vers l’ombre, toujours visible. Cette dernière se tenait accoudée contre l’une des poutres en bois, la tête tournée dans sa direction. (espace à supprimé, jugé inutile) Le Général n’ayant pas paru plus inquiété que cela –seulement agacé- la princesse comprenait que la présence de cette personne n’était pas dangereuse pour elle. D’ailleurs, il ne semblait pas que le tireur ait eu la réelle intention de blesser gravement le Général. Celui-ci avait arrêté sans peine l’arme avant qu’elle ne l’atteigne. (espace à supprimé, jugé inutile) Ran s’avança, sentant encore le sifflement dans son oreille. Elle n’avait aucun doute sur l’identité de celui qui avait interrompu Kitahara. (espace à supprimé, jugé inutile) Lorsqu’elle arriva à hauteur du tireur, elle croisa les bras sur sa poitrine, un air contrarié sur le visage. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne sais pas si je dois te traiter de tous les noms ou te sauter au cou, lança t-elle, retenant un rire.
Un sourire ironique étira les lèvres de Natsume. Il leva vers Ran ses surprenants iris rougeâtres aux pupilles fendues. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Sachant qu’il serait très inapproprié pour une princesse de proférer des injures, et que vous êtes également trop petite pour prétendre atteindre mon cou, je vous propose de laisser cette question en suspens.(juste pour te dire, que ce passage m'a bien fait rire, j'adore natsume XD) (espace à supprimé, jugé inutile) Ran fronça les sourcils, un brin vexée par la remarque sur sa taille. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ce que tu peux être insolent ! Et poli à la fois, pesta t-elle. Koichi devrait prendre des cours avec toi.
Natsume croisa les bras derrière sa tête. Il portait une tunique noire, sans manches, où couraient des symboles brodés de fils bleus le long du dos. Un tissu de la même couleur ceignait sa taille, retenant un katana à son flanc gauche. Des manchettes noires masquaient ses avant-bras, maintenus par des lacets, dans lesquelles était placé à la verticale, un couteau de jet. Et il y avait fort à parier qu’il cachait encore un couteau à l’intérieur des jambières qui serraient son pantalon anthracite. (espace à supprimé, jugé inutile) Ran avait toujours trouvé qu’il ressemblait plus à un espion ou un mercenaire, vêtu ainsi, qu’à un garde du corps. Seulement, Natsume refusait net de porter une armure, quelles que soient les circonstances. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Niveau insolence, le jeune prince se passera très bien de mes conseils, remarqua t-il simplement. Des nouvelles ?
Ran soupira, ne sachant que répondre. Si seulement, elle pouvait briser la glace entre elle et Koichi. Pourtant, elle se mettait à se place ; pourquoi voudrait-il lui parler alors qu’elle n’avait jamais daigné lui accorder la moindre attention. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Jusqu’ici il a refusé toute visite, ce qui ne me laisse que des incertitudes. Dis-moi, pourquoi as-tu attaqué le Général Kitahara ? Un jour, il pourrait bien te faire payer cette impertinence. (espace à supprimé, jugé inutile) Natsume se mit à rire, remettant en place le bandeau qui ceignait son front. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne l’ai pas attaqué, Ran-sama. Je lui ai seulement envoyé un avertissement au cas où il tenterait de s’approcher plus que nécessaire. Je suis votre garde du corps. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ça personne ne risque de l’oublier, riposta la princesse, moqueuse. Tu es encore plus collant que mon ombre ! (espace à supprimé, jugé inutile) _ C’est parce que je suis votre ombre, répliqua l’homme au visage de renard. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Arrête d’avoir réponse à tout ! (espace à supprimé, jugé inutile) _ Arrêtez de prendre vos grands airs, ce n’est vraiment pas joli.
Ils se défièrent du regard ; Ran la mine boudeuse et déterminée, et Natsume l’air moqueur et complètement détendu. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Regrettez-vous que je ne l’ai pas laissé s’approcher plus près de vous ? Demanda le garde du corps.
Ran soupira, frappant l’épaule de Natsume, un geste peu princier qu’elle se permit car personne ne l’observait à part son garde. Ce dernier esquissa un mince sourire avant de grimacer légèrement. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je l’avoue ! Lança la princesse. Tu as gagné, espèce de tricheur ! (espace à supprimé, jugé inutile) Natsume haussa un sourcil, l’air surpris. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tricheur ? (espace à supprimé, jugé inutile) _ Oui. Tu me connais trop bien, alors que moi je ne sais rien de toi.
Un silence s’installa dans le couloir. Ran savait que Natsume ne dirait rien de plus à ce sujet. Elle avait beau essayer, il ne parlait jamais de lui, même lorsqu’elle le questionnait.
La princesse se mura dans le silence, masquant sa déception. Elle aurait voulu qu’il se livre plus, afin d’instaurer une relation de confiance mutuelle, mais cela ne semblait pas pour tout de suite. Peut-être cela n’arriverait-il jamais. Comme avec Koichi, elle se heurtait à un mur avec son garde du corps. (espace à supprimé, jugé inutile) Finalement, de façon surprenante, ce fut Natsume qui prit la parole le premier : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Votre frère, Akira, est rentré.
A ces mots, Ran écarquilla les yeux, ne s’attendant absolument pas à cette nouvelle. Voilà bien des jours que la princesse n’avait pas vu son frère aîné. (espace à supprimé, jugé inutile) _ J’aimerais lui parler. (espace à supprimé, jugé inutile) Natsume plissa ses yeux aux pupilles fendues, hochant simplement la tête. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je vous accompagne. (espace à supprimé, jugé inutile) Ran fit aussitôt la moue, peu ravie à l’idée que son garde du corps la suive. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu es sûr ? Akira et toi dans la même pièce, c’est un spectacle qui prend toujours des airs de fin du monde. Vous allez encore casser quelque chose…
Soudain, la princesse se stoppa en constatant que l’homme au visage de renard avait fermé les yeux, glissant lentement le long du mur. Il vacilla, rattrapé de justesse par Ran qui le retint par le bras. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Natsume !
Ran soupira, aidant Natsume à se redresser. Elle le secoua doucement, comme elle avait l’habitude de le faire, mais seule la respiration régulière de Face de renard lui répondit.
Natsume était un garde du corps incroyable : silencieux, alerte, agile, un vrai félin quasiment invincible. Et pourtant, il avait un gros, un très gros, point faible ; il était narcoleptique. Il pouvait s’endormir n’importe où, n’importe quand et de façon subite. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu sais qu’avec une autre personne que moi, tu n’aurais jamais pu obtenir ce travail ? Lança la princesse en fixant le visage endormi du garde du corps.
Je chipote vraiment '-' parce que sinon, je n'aurai rien à redire >.< Je n'ai qu'une chose à dire, j'entame de suite la suite ! | |
| | | Sklaërenn
Messages : 66 Date d'inscription : 01/06/2013 Age : 30 Localisation : Et si je vous disais que je reviens du monde astrale ?
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Jeu 4 Juil - 20:24 | |
| Décidément Oo le forumactif ne m'aime pas xD, du coup, je suis désolé car ça te fait 4 posts à la suite >.< - Chapitre 3 partie 2:
- Citation :
Chapitre 3: Le sifflement des serpents (partie 2)
Le silence lui fit l’effet d’un coup de massue. D’une part car il rendait l’ambiance plus que pesante, mais aussi parce qu’il lui faisait prendre conscience de la difficulté avec laquelle il allait devoir affronter le visage de marbre de son père. (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi se tenait agenouillé devant le trône de bois sombre, qui lui paraissait plus immense encore que de coutume. Ses ailes noires se déployaient derrière la silhouette immobile de son père, assis dignement, les bras reposant sur les accoudoirs à tête de corbeau.
Le jeune homme se sentait englouti par cette vision, et le courage commençait à lui manquer. Il savait que Gen n’accepterait pas facilement qu’il renonce au trône. Pourtant, au fond de lui, Koichi se disait que c’était la meilleure chose à faire. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Relève-toi, Koichi, ordonna le roi avec un mince sourire.
Le prince garda les yeux au sol, la tête basse, sans esquisser le moindre geste pour se lever. Gen lui fit un signe, interloqué, lissant d’une main la pointe de sa barbe. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Allons… (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi ne le laissa pas finir, se baissant un peu plus encore, sa tête touchant ses mains à même le sol. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Père, je viens vous faire part de ma décision après avoir réfléchi longuement ! (espace à supprimé, jugé inutile) Il releva la tête subitement, rassemblant ses forces, le regard luisant de conviction : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je renonce au trône en faveur d’Akira ! Je ne suis pas digne de l’honneur que vous m’accordez ! J’y renonce en ce jour ! Votre Majesté, veuillez me pardonnez !
Un silence pesant les cueillit, la salle du trône baignant dans une atmosphère austère et froide. Gen finit par soupirer, le regard rivé sur son fils. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je me doutais que tu dirais cela. Suis-moi.
Le roi se leva, lissant sa longue tunique ocre jaune tombant à ses pieds. Ses mains disparaissaient derrières les manches tombantes du vêtement. Ses mains de guerrier. Elles s’étaient rouillées avec la paix, l’âge ayant creusés les sillons du temps sur la peau de roi. (espace à supprimé, jugé inutile) Mais il ne fallait pas s’y tromper pour autant. Les mains de Gen n’attendaient qu’une seule occasion d’empoigner à nouveau son épée. Son corps avait vieilli, ses gestes étaient moins sûrs, mais il était toujours un fier combattant. Parfois, si l’on se levait suffisamment de bonne heure, l’on pouvait l’apercevoir s’entraîner au dojo des Kitahara, effectuant quelques passes, dans le calme de la colline Blanche.
Gen passa devant Koichi et celui-ci lui emboîta le pas, se redressant souplement, la tête pleine de questions. Il s’attendait à des éclats de voix, à de vives protestations de son père. Pourquoi alors ne disait-il rien ?
« Le vieux cache quelque chose… », Songea t-il, méfiant.
L’esprit alerte, il le suivit dans les couloirs délimités par les cloisons de papier, les yeux rivés sur le dos du souverain, sur lequel un immense corbeau déployait ses ailes de fils noirs. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne reviendrais pas sur ma décision, jugea t-il bon d’expliciter afin que les choses soient claires. Inutile de me jeter dans un traquenard. (espace à supprimé, jugé inutile) Un rire goguenard s’échappa des lèvres du roi. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Si c’est inutile, pourquoi as-tu besoin de le préciser ? Pour quelqu’un qui se veut convaincu et déterminé, tu me semble plutôt inquiet.
Koichi retint un soupir, agacé par la constante répartie de Gen. Le roi semblait mettre un point d’honneur à obtenir le dernier mot, ce qui fatiguait d’avance le jeune homme. Il se dit qu’il allait devoir lutter afin de clore définitivement le sujet. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je vais seulement te raconter une histoire, ajouta le souverain. Veux-tu l’entendre ?
Koichi haussa un sourcil, tandis qu’ils arrivaient devant le bureau de Gen. Ce dernier se tourna vers son fils, lui faisant signe d’entrer. Koichi hésita un instant, le regard suspicieux. Il fit la moue, dévisageant brièvement son père, finissant par baisser la tête de mauvaise grâce. (espace à supprimé, jugé inutile) A l’intérieur, le bureau de Gen était sobrement décoré, les murs blancs soutenus par une charpente en bois. Sur le côté droit, des portes d’or s’ornaient d’une magnifique peinture représentant un chemin courant entre de hautes montagnes. Au milieu une table en bois parfaitement polie soutenait de nombreux manuscrits et quelques coffres vieillis, près d’une fenêtre, côté gauche, qui donnait sur le calme et apaisant jardin extérieur, duquel on pouvait entendre chanter les oiseaux.
Au fond de la pièce, une alcôve(deuxième fois de ma vie que je vois ce mot dans un roman, et la première fois et dans celui de mon auteure favoris... je vais finir par te vénérer xD) exposait de rares statuettes ornementales, mettant également en valeur en arrière-plan une très belle estampe tendue sur le mur. (espace à supprimé, jugé inutile) De petites étagères abritaient ouvrages, objets divers et coffres précieux, dans un désordre assez peu digne d’un souverain.
C’était la première fois que Koichi entrait dans le bureau de son père. Il en ressortit une certaine anxiété mêlée à de l’exaspération qui rendit le jeune homme un peu gauche. Il attendit que le roi l’invite à s’asseoir pour se positionner face au bureau, à une certaine distance qui lui laissait assez de recul pour réfléchir.
Plus il y pensait, plus il avait l’impression d’être pris au piège. Gen ne semblait pas prêt à renoncer à sa décision et il ne comptait pas laisser Koichi s’exprimer davantage. (espace à supprimé, jugé inutile) Néanmoins, le jeune prince se sentait plus à l’aise que dans la salle du trône, impressionnante avec son ambiance austère et formelle et l’importance qu’elle revêtait. Tout dans cette salle rappelait que c’était là le domaine du souverain de Kô, que ce soit le trône, l’épée sacrée exposée au mur ou encore les places vides qui abritaient habituellement les hauts conseillers du roi. (espace à supprimé, jugé inutile) De toute évidence, Gen avait certainement choisi de se rendre dans son bureau pour donner un aspect plus privé à leur conversation, davantage confidentiel.
Le roi s’assit à son tour, observé par un Koichi à la mine tantôt interloquée(virgule) tantôt boudeuse. Ce dernier scrutait chaque recoin de la pièce avec étonnement, mais il ne tarda pas à manifester un ennui évident lorsque les minutes s’écoulèrent les unes après les autres dans un silence absolu. (espace à supprimé, jugé inutile) Il se tourna alors vers son père, dardant ses grands yeux gris dans ceux du roi, dans une attitude presque impolie. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Vous n’aviez pas une histoire à me raconter ? Demanda t-il. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu es bien impertinent, jeune homme. Tout à l’heure, tu ressemblais à un chaton apeuré et voilà que tu recouvre ton aplomb subitement. Quel est ton secret ? (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi haussa un sourcil, esquissant une moue désabusée. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Mon secret ? Je n’en ai pas. C’est juste que je ne comprends pas votre obstination alors que je viens vous dire que je… (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ah ça suffit ! Soupira le souverain. Je n’ai pas envie d’entendre des choses stupides ! Très bien, je vais te la raconter cette histoire… (espace à supprimé, jugé inutile) _ C’est vous qui vouliez m’en parler, protesta le jeune homme. Moi je ne vous ai rien demandé ; je voulais simplement refuser de… (espace à supprimé, jugé inutile) _ Cesse de m’interrompre, grommela Gen en lissant sa barbe, sans avoir l’air de se préoccuper des propos de son fils. (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi riposta aussitôt, son visage trahissant sans peine son agacement : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Vous venez de le faire par deux fois déjà !
L’œil gris du roi luisit un instant et un sourire sardonique passa sur ses lèvres. Pendant un bref moment, Koichi eut l’impression de voir Akira. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Mais moi je suis le roi, répondit Gen comme si cela expliquait tout. (espace à supprimé, jugé inutile) A nouveau, Koichi prit une expression blasée. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Et alors ?
Gen le toisa avec étonnement, juste avant d’éclater de rire. Un rire énorme à faire trembler les murs. Le jeune prince se sentit une nouvelle fois idiot, aussi fixa t-il ses mains avec un intérêt soudain.
« Qu’est-ce que j’ai dit encore ? J’ignorais que j’étais si drôle… ».
Le roi ne tarda pas à éclairer son questionnement : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Vraiment, tu es un être à part ! Tu es insolent et borné, mais j’aime ton esprit !
Le jeune homme ne répondit rien, se contentant de baisser les yeux. Il attendait de savoir ce qu’il faisait là, trop dérouté pour prendre en compte le compliment adressé par Gen. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je vais donc te raconter une histoire, pas si vieille que ça. Une fois que tu l’auras entendu, tu sauras pourquoi je crains Akira. Cela remonte à la Chasse. J’étais au commandement d’une unité de soldats et nous parcourions les terres en direction d’Hurlebois, la vaste forêt qui borde l’est du royaume. Mais ça tu dois le savoir. Elle sépare Kô des Terres de l’Ouest. Déjà à l’époque, on colportait bon nombre de rumeurs sur ce lieu chargé de mystère.
En effet, particulièrement sombre et dense, Hurlebois avait la réputation d’être le repère de bandits, une cachette idéale de par son aspect inquiétant et lugubre, la lumière ne filtrant que très peu à travers les arbres denses. Un endroit propice à toutes les superstitions les plus folles. (espace à supprimé, jugé inutile) -Je sais tout cela, soupira un certain prince, la tête appuyée dans la paume de sa main.
Koichi écoutait attentivement, malgré son éternelle expression ennuyée et son attitude un peu trop décontractée. En vérité, il ne perdait pas une miette de ce que racontait son père. Il tenait à savoir ce qui s’était passé à cet instant pour ainsi modifier le jugement de Gen, un roi si sûr de lui. (espace à supprimé, jugé inutile) Il fallait bien admettre aussi que les récits de voyage le fascinaient, lui qui n’avait jamais quitté Mille Rivières. Il aurait tant aimé voir autre chose que les murs blancs du château. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Pour nous y rendre, nous avons dû passer par les Landes Brumeuses, ce qui nous a considérablement ralentis dans notre progression. Beaucoup de pillards s’étaient cachés dans la région. On dit que là-bas le brouillard est éternel et, crois-moi, ce n’est pas une légende. Lorsque l’on surgissait de la brume sur nos chevaux, nous avions l’aspect de fantômes venus de l’au-delà. Et chaque fois que l’on posait les yeux sur un village, nous ne trouvions que ruines et cendres.
Gen soupira, son regard se voilant comme s’il revoyait le moindre détail de la scène. Il semblait même revivre ce moment, un instant étranger à Koichi qui tentait d’imaginer son père tel un spectre jaillissant du brouillard. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Nous étions dépassés par le nombre toujours plus grandissant de bandits. Ils étaient organisés en clan(virgule) et ils avaient de bons bretteurs à leur tête. Je m’en souviens d’un en particulier. Il s’appelait Hiro(virgule) et c’était une raclure de la pire espèce. Ces chiens profitaient de chaque occasion pour prendre l’avantage sur nous, raison pour laquelle nous avons envoyé un message, par le biais d’un faucon, à l’unité d’Akira. De toute évidence, nous avions besoin de renfort.
Koichi avait beaucoup entendu parler de la Chasse(virgule) et des faits d’arme d’Akira durant cette période de trouble. Il ne parvenait pas à comprendre en quoi Gen aurait pu éprouver de la crainte vis-à-vis de son fils aîné. Au contraire, cela aurait dû le conforter dans son choix. (espace à supprimé, jugé inutile) Le jeune homme attendit la suite, sentant que des éléments lui échappaient. Des choses dont on avait certainement jamais entendu parler… (espace à supprimé, jugé inutile) _ Il y avait un temple au cœur des landes. Petit certes, mais assez grand pour nous abriter le temps de trouver un meilleur stratagème pour débusquer ces clans. Il faut savoir que nous étions assaillis de toute part. Hiro contrôlait une partie du territoire depuis quelques semaines, mais il ne semblait pas en démordre.
Gen passa une main sur son visage, avant de soupirer longuement. Quelques secondes s’écoulèrent en silence, jusqu’à ce qu’il se décide à reprendre : (espace à supprimé, jugé inutile) _ C’est là que j’ai appris son existence. Depuis, mes nuits n’ont plus été aussi paisibles qu’auparavant, et ce n’est pas peu dire. (espace à supprimé, jugé inutile) Koichi haussa un sourcil, sa curiosité piquée au vif. (espace à supprimé, jugé inutile) -L’existence de qui ? (espace à supprimé, jugé inutile) -Pas qui. Quoi. Il y avait un moine au temple avec qui je conversais souvent. Un jour, il m’a parlé d’une prophétie. Elle concernait le sort de tout le royaume, lié au destin d’un seul homme. Un seul ! Peux-tu imaginer cela, Koichi ? (espace à supprimé, jugé inutile) -Que disait la prophétie ? (espace à supprimé, jugé inutile) Gen leva les yeux vers son fils cadet. Koichi y lu quelque chose de douloureux. (espace à supprimé, jugé inutile) -Au début je ne l’ai pas cru tu sais. Les Landes Brumeuses sont réputées pour être la terre des magiciens et des superstitieux, mais je n’ai jamais trop prêté attention à ce genre de croyances. Je me pensais au-dessus de tout ça. Et pourtant, en le voyant arriver sur son cheval, l’épée rougie de sang à outrance, et les murmures des gens sur son passage qui soufflaient « démon »… (espace à supprimé, jugé inutile) -Que disait la prophétie ? Insista Koichi. (espace à supprimé, jugé inutile) Le roi soupira, tournant son regard vers la fenêtre comme pour s’extirper de ces souvenirs. (espace à supprimé, jugé inutile) -Elle disait que je placerai le démon sur le trône. Un homme à l’instinct de tueur, sans compassion. Un être infâme qui sèmerait le chaos dans le royaume. Un assassin.
Un silence pesant plana dans le bureau, un mur invisible placé entre les deux hommes. Koichi fronça les sourcils, désorienté par cette révélation. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Père, êtes-vous en train de dire que cet homme est Akira ? Demanda le jeune homme avant qu’un rire nerveux ne s’échappe de ses lèvres. Pourquoi cela vous fait-il tellement peur ? Le sang sur son épée, c’est celui de la guerre. Vous l’avez déjà expérimenté. Quant à la prophétie, croyez-vous vraiment que le destin d’un homme soit déjà tracé ? (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne l’ai pas cru, Koichi. Comme toi, je suis resté hermétique à ces paroles. Puis il y a eu cet évènement(événement) que tu ne trouveras jamais dans des livres d’Histoire. C’est un secret qui m’étouffe depuis toutes ces années.
Koichi attendit que son père lui raconte ce qu’il s’était passé, sa curiosité décuplée. Il savait qu’en écoutant tout cela, il faisait un pas vers la volonté de Gen, alors qu’il aurait dû simplement refuser humblement d’être le successeur. Seulement, il ne pouvait se résoudre à quitter la pièce sans savoir quel secret hantait l’esprit de son père. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Lorsque le moine m’a confié tout cela, une nuit, nous n’étions pas seuls. Akira a tout entendu. Il ne l’a pas supporté. Le soir suivant, alors que je ne trouvais pas le sommeil, je suis sorti prendre l’air. Des bruits de dispute m’ont alerté, ainsi que le tintement familier de la lame crissant sur le fourreau. J’ai cru que nous étions attaqués, et je me suis précipité vers les sons. C’est là que j’ai vu mon propre fils passer le moine au travers de son sabre. Son visage n’avait plus rien d’humain, tellement la colère le déformait. Il a tué les autres moines dans le même élan de colère. On aurait cru que la furie s’était emparée de son corps. A la fin, il ne restait plus qu’une mare de sang à provoquer des haut-le-cœur.
Koichi écoutait avec une attention horrifiée le récit de son père. Il ne parvenait pas à associer ces évènements(événement et ajoute une virgule) à ce frère qu’il admirait. Quelle folie avait pu s’emparer d’Akira ? Craignait-il que son père ne change d’avis après avoir entendu la prophétie ? (espace à supprimé, jugé inutile) _ Par la suite, Akira a fait porter le chapeau à Hiro pour expliquer l’assassinat des moines. Jamais personne n’a pu savoir si c’était vrai, car le bretteur est tombé sous la lame de ton frère.
Gen acheva son histoire avec une dernière phrase, qu’il prononça à voix basse tel un murmure : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Akira ignore que j’ai tout vu. Je ne le lui ai jamais dit. Je crois que je ne n’en ai pas eu le courage. Comme c’est pathétique, n’est-ce pas ?
Koichi garda le silence, stupéfait par ces révélations. Son père reprit, le visage marqué comme s’il avait vieilli rien qu’en se libérant de ce secret : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Nous ne vivons pas dans un monde aussi paisible que ta sœur le pense. Entre ces murs, ce n’est pas juste une cage dorée qui nous élève et nous met hors de portée du peuple et de ses tracas. C’est aussi un repère d’hommes aux instincts de tueur. Akira en est un. Kitahara en est un, et Natsume l’est aussi. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Le garde du corps de Ran ? (espace à supprimé, jugé inutile) Gen hocha la tête, posant ses mains sur le bureau devant lui. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Garde toi bien de défier ces hommes là, Koichi. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Pourquoi ? Demanda le jeune homme avec incertitude. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Parce que tu n’es pas un tueur.
Koichi médita un instant la remarque, avant de relever ses yeux d’acier vers ceux de son père. Sans qu’il ne su expliquer pourquoi, la révélation du roi le plaçait dans une posture un peu plus confiante. Malgré l’horreur et l’incompréhension que ce secret lui inspirait, il voyait la faille, la plaie béante dans le cœur de Gen. Cet homme jusqu’alors inaccessible pour lui, malgré les liens du sang, lui apparaissait plus humain, avec des craintes et des doutes. Comme lui.
Mais le jeune prince n’était pas près pour autant à renoncer à sa décision. Koichi était une tête de mule et plier sans opposer de résistance ne faisait pas partie de ses principes. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Akira est en colère, maintenant, répliqua t-il.
Cela n’eut pas l’air de perturber grandement le souverain, quoiqu’il afficha désormais un regard plus soucieux. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Sans aucun doute. Ainsi, il me conforte dans ma décision. J’attends de lui qu’il renonce à son destin. Là, je saurais qu’il a choisi le bon chemin. J’aurais foi en lui.
Koichi soupira, agacé de constater qu’il y avait plus têtu encore que lui-même. Une moue dépitée flotta sur ses lèvres, tandis qu’il lançait d’une voix très assurée : - Citation :
- (espace à supprimé, jugé inutile)
_ Et si c’est moi qui renie mon destin ?
Visiblement, Gen avait attendu ces mots. Il se pencha sur son bureau, rivant son regard aussi tranchant qu’une lame sur son fils, le visage grave. Il répondit d’une voix plus basse, mais sans appel : (espace à supprimé, jugé inutile) _ Alors, deviens l’héritier.
o0o
La chambre baignait dans une atmosphère intime, teinte de rouge carmin –la couleur préférée de son occupant- et de bois noir rappelé par les quelques meubles qui l’ornaient. Une odeur sauvage et musquée imprégnait les draps du lit et répandait son parfum tel un venin dans les moindres recoins de la pièce. Des katana décoraient les murs, ombre menaçante qui s’élevait au dessus d’une commode où reposait fièrement un dragon sculpté aux yeux rubis, la gueule ouverte et menaçante tournée vers le lit. Sur la table, ouvrages philosophiques et recueils de haïkus avaient trouvé leur place, entassés en une pile qui ne tenait debout que par un procédé tenant plus du miracle qu’autre chose. Le propriétaire des lieux ne lisait pas beaucoup mais il lui arrivait, de temps à autre, de se plonger dans quelques ouvrages, histoire de se donner un genre. Aussi l’essentiel de ses lectures se trouvait là, à portée de main... ainsi qu’une bouteille de saké, échouée sur la table par « le plus grand des hasards ».
Ce jour là, Akira était entré dans sa chambre non sans une certaine brusquerie. Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’il n’avait pas franchit la porte du château, et ce retour inattendu portait une signification plutôt inquiétante. (espace à supprimé, jugé inutile) Le brun tendit la main vers sa bouteille de saké, mais il s’arrêta soudainement, son regard s’étant figé en découvrant une toile accrochée sur le mur, dans la petite alcôve juste en face de lui. Le deuxième prince haussa un sourcil, intrigué par ce nouvel élément de décoration qui ne figurait pas auparavant. Il s’agissait incontestablement d’une peinture représentant des formes abstraites, bien difficiles à déterminer à moins de posséder une très bonne imagination. Les couleurs, fortement diluées, s’entremêlaient parfois dans un drôle de coulis, donnant naissance à un mélange de teintes qui n’était pas des plus heureux.
Akira grimaça tout en observant l’œuvre à la façon de quelqu’un qui s’y connait, ce dont il ne pouvait toutefois pas se vanter. Néanmoins, il en savait assez pour décréter que cette toile n’avait rien à faire dans sa pièce :
« Jamais je n’aurais accroché quelque chose de si mauvais goût ».
L’épéiste s’approcha un peu plus afin de mieux considérer « l’œuvre », une expression de profond dépit sur le visage. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Une telle horreur ne peut venir que d’une seule personne, soupira t-il dans un élan d’exaspération qui lui fit oublier les pensées sinistres qui le traversaient en entrant.
Quittant la pièce précipitamment, il traversa le couloir en sens inverse, ses pas martelant le plancher de bois sombre et poli. Il n’eut pas à aller bien loin, s’arrêtant juste devant une porte coulissante ouvragée, derrière laquelle tombaient des voilages imprégnés d’une forte senteur boisée.
Akira entra sans s’annoncer -comme à son habitude- avant de parcourir rapidement la pièce du regard. Dans cette chambre à la douce couleur verte, la maladie avait malheureusement élu domicile entre les murs, et malgré la vue superbe sur la cour du palais, une odeur de mort planait constamment sur son occupant, ignorant l’encens brûlé qui diffusait un entêtant parfum de santal, fragrance ambrée très présente sur la peau de Tetsuya, l’aîné de la fratrie. Sur une petite table ronde en bois poli, un plateau en argent supportait des tasses de thé aux motifs finement ouvragés, frappés de l’emblème de Kô. A côté, un shôgiban (plateau de jeu qui sert au shôgi)(met ça à la fin pas au milieu ^^) traduisait l’intérêt du jeune homme pour le shôgi (équivalant de notre jeu d’échecs)(Idem, signale les par des astérisques ^^).
Tetsuya possédait une finesse d’esprit qui en faisait un très bon stratège. Il aimait beaucoup jouer à ce jeu, mais son plus grand plaisir restait d’observer les défaites consécutives de ses adversaires, à savoir son frère et sa sœur. Tous deux étaient d’indécrottables mauvais joueurs ; Ran perdait sans arrêt, accusant la mauvaise chance, et Akira n’était guère mieux puisqu’il trichait sans vergogne.
Justement, Akira découvrit près du balcon, de l’autre côté de la grande pièce, son jumeau en train de prendre le thé, le regard perdu dans la contemplation de la cour silencieuse. Ce dernier se retourna en entendant des bruits, et se contenta d’hausser simplement un sourcil à la vue de son visiteur. L’air calme de l’aîné contrastait avec la mine renfrognée et dépitée de son frère. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tetsuya, je t’ai déjà dit que je ne voulais pas voir tes horreurs dans ma chambre ! Grogna Akira. (espace à supprimé, jugé inutile) Un léger silence fit suite à ses paroles jusqu’à ce que le chant d’un oiseau vienne gaiement le briser. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je ne vois pas de quoi tu parle, répondit le concerné en sirotant son thé. Viens t’assoir(t'asseoir) et prend une tasse.
Akira soupira, n’ayant nullement envie de discuter paisiblement autour d’une tasse à la manière des salons de thé de la ville. L’art de la conversation n’avait jamais été son fort, hormis lorsqu’il parlait avec la voix du sabre. (espace à supprimé, jugé inutile) Il n’esquissa aucun geste, que ce soit pour s’asseoir ou même pour sortir. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je déteste le thé, répliqua t-il assez sèchement. (espace à supprimé, jugé inutile) _ C’est faux.
L’épéiste lâcha un deuxième soupir consterné, et finit par prendre place, de mauvaise grâce, à la droite de son vis-à-vis. Pendant qu’il jetait un œil rapide à la cour en contrebas, Tetsuya lui servit une tasse de thé avant de la lui tendre, une moue moqueuse flottant sur ses lèvres fines. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu devrais en boire plus souvent, lui dit-il. Ça assouplira cette ride que tu as entre les deux yeux. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Si c’est pour avoir ton air amorphe, non merci ! Riposta le guerrier, un brin vexé par la remarque. Et laisse mes rides tranquilles ! Je n’ai que vingt trois ans !
Tetsuya se mit à rire de façon contenue -comme il le faisait toujours- son sourire dévoilant simplement ses dents et laissant apparaître une fossette à la commissure de ses lèvres. (espace à supprimé, jugé inutile) Akira était le seul au château qui ne témoignait d’aucune pitié à son égard. Même s’il se comportait rudement avec lui, son frère le traitait comme n’importe quel autre humain. Tetsuya se fichait bien que son jumeau lui reproche de ne pas pouvoir tenir une arme. Au moins, il laissait croire à Tetsuya que ce dernier en serait capable, qu’il n’était pas juste un inutile. Une illusion qui apaisait parfois les tourments intérieurs du malade. Il s’agissait d’un parfait équilibre : sans taire la réalité qui faisait du premier prince un homme à la santé fragile –il ne se gênait pas pour le lui rappeler - Akira ne l’avait cependant jamais traité « d’infirme » pour autant.
Il était difficile de savoir si Akira aimait Tetsuya. Une fois, l’aîné lui avait posé ouvertement la question, piqué par la curiosité, et l’épéiste avait seulement répondu : « je ne te déteste pas ». Une réplique bien vague qui formulait tout de même un semblant de réponse. (espace à supprimé, jugé inutile) Akira n’avait cependant pas, à cet instant, la tête à ce genre de questions. (espace à supprimé, jugé inutile) _ La prochaine fois que tu fais installer dans ma chambre l’une de tes affreuses toiles, je la découpe(virgule) et toi avec ! Celle-ci est encore plus laide que toutes les autres, et encore, je me vois dans l’obligation de peser mes mots ! Quelle idée de peindre un paysan en train d’attaquer un bœuf ! La fièvre te fait vraiment perdre l’esprit !
Un tintement sonore retentit aussitôt. Le regard gris d’Akira se reporta nonchalamment sur la tasse que venait de poser violemment Tetsuya sur le plateau. Les yeux de l’aîné brillaient d’un éclat colérique à travers les mèches sombres qui retombaient sur son front. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ce n’est pas un paysan en train d’attaquer un bœuf ! Répliqua t-il sur un ton cassant qui trahissait sans peine son mécontentement. C’est un samouraï à cheval partant à la guerre ! Un thème on ne peut plus noble !
Il était rare d’observer Tetsuya dans ces états ; Etrangement(Étrangement), cela survenait toujours dès que l’on émettait des critiques sur ses peintures. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ran m’a lu un passage de son livre qui m’a inspiré cette toile, expliqua t-il sur un ton pompeux.
Akira détourna la tête avec désinvolture, se faisant la réflexion qu’il devrait brûler toutes les lectures de sa jeune sœur avant que Tetsuya soit de nouveau inspiré. (espace à supprimé, jugé inutile) La peinture était l’un des loisirs préférés de l’aîné de la fratrie, qui s’était persuadé qu’il avait un don pour cet art. Malheureusement, il était le seul de cet avis, et même la conciliante Ran avait le plus grand mal à feindre l’enthousiasme quant à ses « œuvres ».
De façon soudaine, désormais loin de ces querelles futiles, le visage de Tetsuya devint grave. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Cela faisait un petit moment que tu ne nous avais pas honoré de ta présence, remarqua t-il.
Il laissa flotter sa phrase un instant, de façon à ce que son interlocuteur en saisisse bien tout le sens. Cependant, Akira ne répondit rien, se contentant de porter la tasse à ses lèvres dans une attitude distante et fermée au dialogue. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ton visage trahit de sombres émotions qui ne me disent rien qui vaille, poursuivit l’aîné.
A ces mots, un sourire cynique fendit les lèvres du guerrier. Il tourna la tête vers son jumeau, lui laissant le loisir d’observer son expression désinvolte. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Qu’est-ce qu’il y a ? Lança t-il avec, dans la voix, un sarcasme évident. Tu veux être le seul souffreteux de la planète ? (espace à supprimé, jugé inutile) _ Akira !
Les deux frères se mesurèrent du regard. Le visage d’Akira imposait souvent le respect et rares étaient ceux qui soutenaient ses prunelles d’acier. Néanmoins, Tetsuya possédait assez d’esprit et de force mentale pour ne pas se laisser impressionner. Ses traits sévères et son attitude posée révélaient des nerfs d’acier à toute épreuve.
Tetsuya reprit un air posé et ouvert, ses yeux ne lâchant pourtant pas le visage de son frère. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Comment prends-tu la chose ? Mal, j’imagine. Ne sois pas trop dur avec Koichi ; il n’y est pour rien. (espace à supprimé, jugé inutile) Il n’est pas non plus trop tard pour parler à Père. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Ne te mêle pas de ça, protesta Akira sur un ton sec.
Tetsuya soupira en secouant légèrement la tête. Il décida de changer de sujet, connaissant les sautes d’humeur parfois impressionnantes de son jumeau. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Comme tu voudras. De toute façon, ce n’est pas de cela dont je voulais t’entretenir. As-tu appris la nouvelle ?
Pour toute réponse, Akira se contenta d’hausser un sourcil. L’aîné des jumeaux poursuivit donc : (espace à supprimé, jugé inutile) _ L’un des conseillers les plus proches de Père, Mori Chigiru, a été retrouvé ce matin. Mort. Les circonstances du décès demeurent encore obscures.
Le regard de Tetsuya se planta dans celui de son interlocuteur, et une lueur suspicieuse vint s’allumer dans ses yeux. (espace à supprimé, jugé inutile) _ En as-tu eu vent(virgule) ou le découvre-tu au moment où je t’en parle ? (espace à supprimé, jugé inutile) Akira soupira, s’accoudant contre la rambarde du balcon, la tête tournée vers la cour intérieure. (espace à supprimé, jugé inutile) _ J’en ai eu vent, répondit-il avec désinvolture. La nouvelle n’a pas encore fait le tour de la cité, mais les soldats parlent entre eux. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Je vois…
Se penchant vers son jumeau avec un air de fauve prêt à l’attaque, Akira planta ses yeux d’acier dans ceux qui le dévisageaient avec méfiance, un sourire mesquin aux lèvres. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu ne vois rien du tout, Tetsuya. Si tu as quelque chose à me dire, fais-le maintenant ; avant que ces gamineries ne m’agacent pour de bon !
Il reprit sa position initiale, l’œil mauvais, la bouche fendue d’un rictus qui ressemblait fort à du dédain. (espace à supprimé, jugé inutile) Tetsuya se resservit une tasse, la portant délicatement à ses lèvres, le regard perdu dans le vague. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Tu boude comme un enfant gâté, dit-il après avoir bu une gorgée. Tu devrais épauler Père(virgule) et tenter de le faire changer d’avis plutôt que de le conforter dans son choix avec ton attitude. Cela ne te ressemble pas. Je te connais, mon frère, alors dis-moi ce que tu mijote. (espace à supprimé, jugé inutile) Akira répliqua aussitôt sur un ton persifleur : (espace à supprimé, jugé inutile) _ J’ai toujours trouvé que la peur sur ton visage était une expression fascinante. (espace à supprimé, jugé inutile) Un voile sombre passa sur les traits de Tetsuya, sa mâchoire se crispant légèrement. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Qu’est-ce que tu prépare, Akira ? Insista t-il en toisant son jumeau. Je sais reconnaître le parfum de la mort sur ceux que je vois.
Sans répondre, Akira se leva souplement avec un brin d’effronterie dans l’attitude. Il fit quelques pas, prêt à regagner la porte, mais s’arrêta néanmoins avant de franchir le seuil. Quelques secondes s’écoulèrent en silence, juste avant qu’il ne lève les yeux vers son frère, l’expression dure. (espace à supprimé, jugé inutile) _ Les temps changent, Tetsuya. La mort a toujours connu notre nom à tous les deux. Elle ne le prononce simplement pas de la même manière. Toujours rien à redire, écriture fluide, comme je te dis, je chipote >.< | |
| | | Raven
Messages : 24 Date d'inscription : 08/02/2013
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère Mer 10 Juil - 15:45 | |
| Coucou, Sklaërenn. Merci d'avoir à nouveau pris le temps de commenter et de relever des répétitions ou des problèmes de ponctuation et autre. Tu as raison, il y a des mots que j'aime bien xD C'est surtout que certaines tournures me viennent naturellement et ce sont souvent les mêmes, parce que j'ai l'habitude de les lire (Ah, les habitudes! ^^). C'est assez pénible d'ailleurs quand je relis mes textes, car ça me saute aux yeux. En voyant que tu les avais relevé, je dois dire que j'ai baissé les yeux vers mon clavier en me disant: "Zut! Elle l'a vu aussi, je suis démasqué!" xDD
Pour les espaces jugés inutiles, ils sont là simplement car je trouve que, sur le site, ça fait trop compact. Le texte me parait plus léger en étant espacé ainsi, plutôt que d'avoir un énorme bloc, d'autant plus que le dernier chapitre est assez long. Je fais pareil sur mon blog, parce que j'ai vraiment l'impression que ça fatigue l'œil, alors que sur Word ça ne me fait pas ça du tout (les espaces n'y sont pas d'ailleurs). Mais j'essayerai de ne pas les mettre la prochaine fois pour voir ce que ça donne.
"Un monde parfois bien déceptif(je ne suis pas sure que l'on puisse dire "déceptif" à vérifier ! ) " "Déceptif" est un terme qui existe (on l'emploie beaucoup à ma fac, du coup il s'est imprimé dans ma tête). Il me semble que c'est un emprunt à l'anglais, mais c'est à vérifier. Ce que je veux dire ici c'est qu'il s'agit d'un monde trompeur. "Déceptif" a cette signification là.
En ce qui concerne le "?!", c'est une ponctuation qui est possible, d'autant plus qu'en général, je l'insère soit dans du discours direct, soit indirect libre. Souvent, je l'emploie pour traduire un grand étonnement ou pour montrer que la question formulée est accompagnée d'indignation.
"_ Vous m’avez fait mander juste pour vous payer ma tête(virgule, mais sinon même en étant son fils, il peut lui parler comme ça Oo ? Il parle au roi tout de même xD) " Et bien en principe, non. Tu as raison, il ne devrait pas xD Mais c'est le caractère du personnage qui veut ça. Il est souvent à la limite du tolérable. Mais bon, croisons les doigts, ce côté de sa personnalité s'arrangera peut-être avec le temps ^^ | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Avis sur La Fin d'une ère | |
| |
| | | | Avis sur La Fin d'une ère | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |